Retraites, motion de censure du PS, Otan... Le "8h30 franceinfo" d'Éric Coquerel
Éric Coquerel, député NFP-LFI de Seine-Saint-Denis et président de la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale est l'invité du 8h30 de franceinfo, vendredi 27 juin 2025. Retraites, motion de censure du PS, Otan... Il répondait aux questions de Bérengère Bonte et d'Hadrien Bect.
"Il y a un côté un peu tournée d'adieu", pour François Bayrou
Jeudi, le Premier ministre a présenté ses conclusions du conclave entre syndicats et entreprises sur le sujet des retraites. Pour Éric Coquerel, cette prise de parole "a un côté un peu tournée d'adieu, celle que vous prolongez de peur de quitter la piste et à chaque fois c'est de pire en pire." Il ajoute que "ce que fait François Bayrou, c'est essayer de dire que du conclave est sorti quelque chose, alors qu'on sait que rien n'est sorti."
Pour le député LFI, "les mesures qui sont là, sur la table, sont faites pour réparer les dégâts provoqués par la loi Borne. Ce n'est en rien des conquêtes, en rien des acquis sociaux, en rien des progrès. C'est juste faire en sorte d'atténuer les effets de cette loi absolument catastrophique pour les salariés et les retraités". " François Bayrou sait qu'il a perdu. Il sait qu'il veut éviter la motion de censure la semaine prochaine. Donc il se dit 'on va mettre quelques éléments sur la table'", conclut-il.
Motion de censure du PS, "bien sûr, on va la voter"
Malgré ses annonces sur les retraites, les députés socialistes maintiennent leur volonté de voter la censure du Premier ministre François Bayrou. Pour Éric Coquerel, évidemment, LFI va suivre cette motion de censure. "Bien sûr, on va la voter, on invite tout le monde à la voter. On invite tous les opposants, même si j'ai bien compris que le RN a décidé, encore une fois, d'être la béquille de Monsieur Bayrou." Quand on lui demande pourquoi cette motion n'a pas été déposée par toute la gauche, le député répond que "les écologistes et les communistes et nous, on voulait une motion commune. Manifestement, le Parti socialiste a voulu se différencier." Le président de la Commission des Finances estime que cette décision du PS "est peut-être une manière de réparer les dégâts, car c'est quand même à cause d'eux qu'on vient de vivre les mois que nous avons vécus : des politiques réactionnaires avec Monsieur Retailleau, un budget d'austérité qui est passé parce que les socialistes ne l'ont pas censuré."
"Je ne suis pas dans cette course vers l'économie de guerre"
Le sommet de l'Otan s'est achevé à La Haye le 25 juin. Les États membres, à la demande de Donald Trump, se sont engagés à consacrer 5% de leur PIB à la défense, ce qui représente une hausse de 45 milliards pour la France. Pour Éric Coquerel, il ne faut pas engager ces dépenses car "ça a un lien avec l'écologie et il faudrait peut-être choisir"."Un rapport estimait qu'il fallait, en Europe, 800 milliards d'investissement pour la bifurcation écologique. Quelques mois après, on nous dit que c'est l'économie de guerre qui prévaut, il faut la même somme, mais on ne peut pas faire les deux."
Le député LFI se questionne. "Est-ce que c'est se protéger ou est-ce que c'est faire en sorte d'acheter du matériel d'armement américain ?" Donald Trump a annoncé qu'il n'était pas sûr d'appliquer l'article 5 de l'Otan, "celui qui vaut le fait qu'un État qui fait partie de l'Otan est soutenu s'il est attaqué"."Et ça tombe bien car aujourd'hui, plus de la moitié des dépenses européennes sont achetées aux Américains, ça fera tourner les entreprises américaines." Éric Coquerel poursuit, "je ne suis pas dans cette course vers l'économie de guerre. Vous avez des blocks qui s’opposent, vous avez de l’armement qui se produit, ça ressemble beaucoup à avant 1914."