Sommet OTAN : l'engagement financier des pays européens est "un changement important", réagit l'économiste de la défense Renaud Bellais
Lors du Sommet de l’OTAN à La Haye (Pays-Bas), les pays membres de l'Alliance atlantique se sont engagés ce mercredi à investir 5% de leur Produit Intérieur Brut annuel en faveur de leur sécurité à l'horizon 2035. C'est "un changement important", réagit l'économiste de la défense Renaud Bellais mercredi sur franceinfo.
Cet investissement n'est pour autant pas une nouveauté, car "on avait un niveau de 5% environ dans les années 1960 et on a eu une décroissance à la fin de la Guerre Froide avec un niveau très très bas", rappelle celui qui est aussi co-directeur de l'Observatoire de la défense à la Fondation Jean-Jaurès et chercheur associé à Université Grenoble-Alpes. "On a un niveau aujourd'hui de 2% qui a été restauré très tardivement", poursuit-il.
Les Européens dépensent déjà "beaucoup"
Dans le détail, les alliés veulent allouer "au moins 3,5% du PIB" à leurs dépenses militaires et 1,5% supplémentaire à la sécurité au sens large comme la "protection des infrastructures critiques" et la défense des "réseaux".
Les pays européens dépensent déjà "beaucoup d'argent", affirme Renaud Bellais qui évoque la somme de "350 milliards d'euros" pour les pays européens. "On est très largement à un niveau supérieur de ce que dépense la Chine par exemple", poursuit-il sur franceinfo. La France, qui, dans son effort de réarmement, prévoit 413 milliards d'euros dans sa loi actuelle de programmation militaire entre 2024 et 2030.
Selon Renaud Bellais, le président Donald Trump a une vision "très commerciale" avec les pays européens. Pour lui, l'industrie européenne a "beaucoup de capacités", elle est capable de fabriquer de tout à faible échelle, son problème est "sa fragmentation car il n'y a pas un marché unique de l'armement."