Malgré le rejet de la motion de censure, la gauche n’enterre pas l’idée d’un gouvernement du Nouveau Front populaire

Le budget de François Bayrou, malgré son déplorable contenu économique, écologique et social, est passé à coups de 49.3, et le Nouveau Front populaire (NFP) s’est divisé dans son opposition au gouvernement. Le Parti socialiste (PS), notamment, n’a pas censuré le premier ministre, ce mercredi. Cela veut-il dire que les forces du NFP ont tiré un trait sur l’idée de gouverner un jour ensemble ?

C’est le point de vue de la France insoumise (FI), qui estime désormais impossible de continuer avec le PS. « Les socialistes se sont fondus dans le macronisme. Il faut les traiter comme tels. S’ils sont à nouveau sur la ligne Hollande, il devient impensable de gouverner avec eux. Pourquoi ? Parce qu’ils ne sont pas fidèles au mandat que leur ont donné les électeurs, et qu’ils ne défendent plus le programme sur lequel ils ont été élus », s’indigne le député insoumis Aurélien Le Coq.

« Face à l’adversité, nous devons être capables de nous unir »

Le son de cloche est différent au sein du PS, qui explique que le pays avait besoin d’un budget, « même s’il est mauvais », et que tout reste envisageable à gauche pour la suite. « Nous déposerons une nouvelle motion de censure. Il sera possible de changer de gouvernement. Si le président comprend enfin qu’il faut un gouvernement de gauche, nous prendrons nos responsabilités et il y aura une loi de finances rectificative pour corriger les aspects délétères de ce budget », a déclaré, sur France Inter, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

« Si la gauche est amenée à gouverner, elle le fera dans sa diversité. Face à l’adversité, nous devons être capables de nous unir. La droite, alors que ses différentes composantes échangent des mots très durs, sait s’allier pour gouverner. Je ne vois pas pourquoi nous ne serions pas capables de le faire aussi », ajoute le député PS Arthur Delaporte.

Le contenu du budget 2025, pire que celui de Michel Barnier, risque de laisser des traces, même si les autres forces du NFP veulent avant tout maintenir le travail commun engagé en 2024. « Ce n’est pas le moment d’afficher les fractures. La crise politique peut nous amener aux responsabilités à tout moment. Alors que nous devons élargir nos rangs, il ne faut pas chercher à excommunier. L’extrême droite progresse, et nous devrions dire « plus jamais avec le PS » ? Nous devons nous reprendre et nous mettre en ordre de bataille pour gouverner », prévient Alexis Corbière, député de l’Après.

« Nous sommes loin de la rupture. Nous avons eu différentes approches face au sujet complexe du budget. Mais gouverner tous ensemble demain, c’est plus que possible, c’est souhaitable, et c’est même nécessaire ! Il faut nous tenir prêts. Le NFP doit revendiquer sa légitimité à gouverner. Nous en sommes capables », abonde l’élue écologiste Christine Arrighi. « Bien sûr que nous devons gouverner ensemble », estime également Emmanuel Maurel.

Pour le député GDR, la meilleure preuve reste que, « quand il y a eu débat budgétaire, le NFP était d’accord sur 99 % des amendements. Il y a donc une communauté de valeurs et de principes. Cette divergence ponctuelle sur le vote ou non de la censure ne doit pas empêcher le travail en commun ». Le parlementaire ajoute que : « Ceux qui font le jeu du récit autour de deux gauches irréconciliables se trompent et ouvrent un boulevard à la droite et à l’extrême droite. Il nous faut donc continuer à parler et travailler ensemble. »

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