Paris, Marseille, Nice… Les retraités dans la rue ce mardi pour «une juste revalorisation» de leurs pensions

«Pas d’économie sur le dos des retraités.» En pleine crise budgétaire, avec un gouvernement en sursis, les retraités vont manifester ce mardi dans toute la France, pour réclamer «une juste revalorisation de toutes les pensions» au 1er janvier prochain. Paris, Marseille, Lyon, Nice… Au total, plus de 125 rassemblements et manifestations sont prévus dans 94 départements, selon les syndicats. Dans la capitale, un rassemblement est prévu à partir de 13h à proximité de Matignon.

Les neuf organisations de retraités (CGT, FO UCR, CFE-CGC Uniretraités, FSU, Solidaires, FGR Fonction publique, LSR et Ensembles et solidaires) avaient appelé à cette journée d’actions à la mi-octobre, après l’annonce du gouvernement du report de la revalorisation des pensions de retraite au 1er juillet 2025, au lieu du 1er janvier 2025. Finalement, un compromis a ensuite été trouvé entre le premier ministre Michel Barnier et l’homme fort de la droite, Laurent Wauquiez, sur une revalorisation en deux temps : une première, à hauteur de la moitié de l’inflation, effective au 1er janvier 2025 pour l’ensemble des pensions de base ; puis une seconde, en juillet 2025, uniquement sur les petites retraites. 

Une censure avantagerait les retraités

Mais pas de quoi calmer la colère des organisations de retraités, qui ont maintenu leur appel à manifester, condamnant «cette piteuse tentative de diviser les retraités». «Cette mesure qui n’est qu’un cautère sur une jambe de bois, pénaliserait tous les retraités puisqu’elle se traduirait pour tous par une perte de pouvoir d’achat sur les 6 premiers mois de l’année», déplorent les organisations, qui réclament «l’indexation de toutes les retraites de base au 1er janvier 2025» sur l’inflation, ainsi qu’un «rattrapage des pertes subies depuis 2017». Soit une augmentation des pensions «de 10%», précisent les représentants des retraités dans une lettre ouverte aux députés et sénateurs.

Cette désindexation partielle des retraites sur l’inflation est justement ce qui pourrait faire tomber le gouvernement Barnier. Cette mesure du budget de la Sécurité sociale fait en effet partie des lignes rouges du Rassemblement national (RN), qui a demandé à l’exécutif d’y renoncer pour échapper à la censure. Après avoir déjà accordé des concessions au parti de Marine Le Pen sur les taxes sur l’électricité et l’aide médicale d’État (AME) pour les sans-papiers, le gouvernement a en revanche refusé de bouger sur cette mesure.

«Nous sommes allés au bout du dialogue», a encore affirmé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin sur RTL ce mardi matin. Une censure du gouvernement, qui ferait tomber le projet de budget de la Sécu pour 2025, serait ainsi une bonne nouvelle pour les retraités, puisque les pensions des régimes de base seraient dans ce cas relevées du montant de l’inflation dès le 1er janvier.