Guerre à Gaza : le Hamas aurait rejeté la proposition israélienne de trêve qui exigeait le désarmement du mouvement islamiste

Dans la bande de Gaza, les opérations israéliennes se poursuivent inlassablement. Près d’un mois après la violation du cessez-le-feu par le gouvernement d’extrême droite dirigé par Benyamin Netanyahou, des portions entières de l’enclave palestinienne sont aux mains de l’armée. Des centaines de milliers de Gazaouis se retrouvent à nouveau déplacés. « La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a dix-huit mois », a prévenu le Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un communiqué.

Les autorités israéliennes bloquent l’entrée de l’aide humanitaire depuis le 2 mars, favorisant une pénurie de nourriture, d’eau, de carburants et d’autres produits de première nécessité pour les deux millions d’habitants, selon l’Ocha. « Nous manquons de médicaments, de fournitures médicales, de tout dans les hôpitaux », témoigne à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le docteur Ahmed al-Farah.

Le Hamas fait de son désarmement une ligne rouge

Un bombardement israélien a touché mardi 15 avril un hôpital de campagne dans la zone d’al-Mawasi, près de Rafah, le long de la côte où des centaines de milliers de personnes avaient trouvé refuge. Les blessés étaient tous des patients et des médecins, et deux d’entre eux se trouvaient dans un état critique après la frappe. « En vertu du droit international humanitaire, les blessés et les malades, le personnel médical et les installations médicales, y compris les hôpitaux, doivent être respectés et protégés », a rappelé le porte-parole du chef de l’ONU.

C’est dans ce contexte humanitaire dramatique que le gouvernement israélien a envoyé une proposition de cessez-le-feu de 45 jours au mouvement islamiste palestinien du Hamas. Tel-Aviv accorderait cette trêve, avec la libération en deux phases de 1 231 prisonniers palestiniens, la levée du blocus concernant l’aide humanitaire pour Gaza, si en échange dix otages israéliens vivants sont libérés.

Le premier jour, le Hamas devrait libérer le soldat israélo-américain Edan Alexander. Le deuxième, le mouvement islamiste palestinien libérerait cinq otages, contre 66 prisonniers palestiniens condamnés à perpétuité et 611 détenus originaires de Gaza. Des libérations qui s’étaleraient sur plusieurs semaines. L’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire serait autorisée. Le troisième jour des négociations sur un « cessez-le-feu permanent » débuterait, mais Israël le conditionne à un désarmement du Hamas et des autres groupes palestiniens armés. Une exigence qui s’avère être « une ligne rouge (…) non négociable » pour le Hamas.

Mettre « fin » au « calvaire » des civils de Gaza

Pour cette raison, selon la BBC, le mouvement islamiste qui aurait rejeté en bloc la proposition. « La proposition israélienne, relayée au mouvement par l’intermédiaire de l’Égypte, appelait explicitement au désarmement du Hamas, sans aucun engagement israélien de mettre fin à la guerre ou de se retirer de Gaza. Le Hamas a donc rejeté l’offre dans son intégralité », a déclaré le négociateur en chef du Hamas Khalil al-Hayya, selon des propos rapportés par le média britannique.

La précédente trêve du 19 janvier au 17 mars n’avait pas été respectée par les autorités israéliennes. Trente-trois otages dont huit morts ont été libérés, en échange de la sortie d’environ 1 800 Palestiniens des prisons israéliennes.

Lords d’un échange téléphonique, avec Benyamin Netanyahou, le président français Emmanuel Macron a indiqué la nécessité de mettre « fin » au « calvaire » des civils de Gaza, appelant à un cessez-le-feu permettant « la libération des otages » du Hamas et à « l’ouverture de tous les points de passage de l’aide humanitaire ».

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