« On doit aller vers une reconnaissance » : Macron prêt à reconnaître un État palestinien
Après l’Espagne, l’Irlande, et la Slovénie en 2024, la France peut-elle reconnaître à son tour l’État de Palestine ? C’est ce qu’Emmanuel Macron semble avoir annoncé, dans un entretien sur France 5, diffusé mercredi : « On doit aller vers une reconnaissance (de l’État palestinien, NDLR) et donc, dans les prochains mois, on ira. » Cette déclaration arrive au terme de deux jours de déplacement en Égypte, où le président français avait qualifié de priorité la levée du blocus humanitaire imposé par Israël aux habitants de Gaza depuis le 2 mars et la nécessité d’un nouveau cessez-le-feu, depuis que l’armée israélienne a repris ses bombardements, le 18 mars.
Cette annonce intervient surtout dans le cadre d’une stratégie précise. Le 2 juin, à l’occasion d’une conférence organisée dans l’enceinte des Nations unies avec le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, sur la Palestine, le chef de l’État portera ouvertement la question. « Il était grandement temps », a réagi sur France Info l’ancienne ambassadrice de Palestine en France, Leïla Shahid, car « la tragédie de Gaza est telle qu’il faut bouger ». « Il reconnaît que la situation est tellement grave qu’elle va s’étendre dans toute la région », prévient-elle.
Après de nombreux échecs sur le Liban, l’Iran et Gaza, Emmanuel Macron tente de retrouver une voie diplomatique. Le déplacement en Égypte, le soutien au plan de paix arabe pour Gaza et l’initiative avec l’Arabie saoudite apparaissent comme une volonté de reprendre pied dans la sécurité régionale. Emmanuel Macron avait précédemment jugé que l’enclave palestinienne n’est « pas un projet immobilier ».
Une stratégie régionale
Néanmoins, Emmanuel Macron pose déjà des contreparties. « Je le ferai (…) parce que je pense qu’à un moment donné, ce sera juste, et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d’entre eux ne font pas », a reconnu le président français. C’est-à-dire que l’Arabie saoudite, l’Iran, le Koweït reconnaissent à leur tour en échange l’État israélien. Cela apparaît difficilement tenable avec le gouvernement israélien actuel, qui a refusé à une écrasante majorité la solution à deux États.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a salué la position française comme « une étape importante pour préserver la solution à deux États et instaurer une paix durable ». Il a également appelé « les pays européens à prendre une initiative en ce sens », pour que la Palestine obtienne en juin le « statut de membre à part entière des Nations unies ».
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