Le cabinet de sécurité israélien a donné vendredi son feu vert à l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza, ouvrant la voie au début de la trêve dimanche et à la libération le même jour des premiers otages.
Malgré l'annonce d'un accord par le Qatar et les États-Unis, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, qui ont fait plus de cent morts depuis mercredi 15 janvier, selon les secours.
Une première phase de six semaines
Après le feu vert du cabinet de sécurité, un conseil des ministres doit se réunir dans la journée pour donner son accord final, qui ne semble pas faire de doute malgré l'opposition de ministres d'extrême droite. «Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l'accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre», le cabinet de sécurité «a recommandé au gouvernement d'approuver ce projet», a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahou.
L'accord destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël. La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase. Le cabinet de sécurité s'est réuni vendredi après l'obtention par Israël de garanties sur la libération des otages, selon le bureau de M. Netanyahou.
De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a annoncé le gouvernement, alors que les familles des otages ont été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir. Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe devrait être composé de trois femmes israéliennes. En échange, Israël a accepté «de libérer un certain nombre de prisonniers d'importance», a indiqué une de ces sources. Ces détails doivent encore être confirmés de source israélienne.*
À lire aussi Frédéric Encel : «Malgré le cessez-le-feu, la paix est impossible entre le Hamas et Israël»
Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que deux Franco-israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figuraient dans la liste des 33 premiers otages libérables. Tous deux avaient été enlevés dans le kibboutz Nir Oz de même que plusieurs de leurs enfants, qui ont été libérés lors de la première trêve en novembre 2023. «Il y a des sentiments mitigés, d'un côté de la joie, mêlée à un stress horrible avant de savoir que ça va vraiment se passer», confiait mercredi Ifat Kalderon, la cousine d'Ofer Kalderon.
«Embrasser ma terre»
Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison. «J'attends dimanche matin, lorsqu'ils annonceront le cessez-le-feu», a témoigné Nasr al-Gharabli, qui a fui sa maison de Gaza-ville, dans le nord, pour s'abriter dans un camp plus au sud. «Je vais aller embrasser ma terre, et je regrette déjà de l'avoir quittée. Si j'étais mort sur ma terre, cela aurait été mieux que d'être déplacé ici», a-t-il ajouté.
Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.