Dénoncer un génocide à Gaza, "c'est une falsification historique", estime la ministre chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé

Dénoncer un génocide à Gaza, "c'est une falsification historique", estime mardi 22 juillet sur franceinfo, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Elle soutient la proposition de loi "visant à lutter contre les formes renouvelées de l'antisémitisme" déposée par Caroline Yadan, députée Ensemble pour la République de la 8ème circonscription des Français établis hors de France qui comprend Israël.

À l'occasion de la Journée à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites dimanche dernier, le "Comité français pour Yad Vashem", a appelé à aller "dans le sens de cette proposition de loi et de veiller, au titre de la préservation de la mémoire de la Shoah, à ne pas dénaturer l'accusation de génocide contre ses victimes juives". Dans un communiqué, Patrick Klugman, le président de ce comité, interpelle le gouvernement "afin que l'abus de l'accusation de génocide puisse entrer dans les cas possibles de contestation de crime contre l’humanité".

L'antisémitisme a "changé de visage"

Aurore Bergé déplore un "retournement historique spectaculaire" car "aujourd'hui on accuse les juifs – puisque tout le monde est essentialisé – d'être responsables d'un génocide qui se produirait à Gaza". Or, poursuit-elle, si la "situation est dramatique, déplorable" dans l'enclave palestinienne, "on ne peut pas accepter les falsifications historiques". Toutefois, la ministre en charge de la Lutte contre les discriminations assure que cela "n'empêche pas le débat d'idées, de critiquer froidement, vertement et sèchement la politique qui est menée par le gouvernement israélien".

Elle met en garde car "l'antisémitisme a changé de visage". Désormais, "ce n'est pas uniquement dire 'sale juif' aujourd'hui, c'est aussi empêcher un étudiant d'entrer dans un amphi en le traitant de génocidaire. C'est placer une cible dans le dos des Français juifs en considérant que parce qu'ils sont juifs, ils sont responsables de la situation à Gaza".

Aurore Bergé conclut : "Notre responsabilité, c'est de garantir la libération de tous les otages, c'est de garantir évidemment le retour de la paix mais elle ne peut exister tant que le Hamas est là" et enfin une "aide humanitaire massive doit entrer à Gaza".