Au Palais Garnier, des Brigands de Offenbach très étonnants
Certes, les cariatides aux seins nus qui encadrent la scène en ont vu d'autres. Il n'empêche, leurs joues ont rougi avec cette nouvelle production des Brigands. Et pour cause : le metteur en scène Barrie Kovsky a multiplié les irrévérences et partant, les effets très mitigés sur le public du palais Garnier.
Habitués à des créations plus conventionnelles, les spectateurs ont peut-être oublié l'esprit qui présidait aux opérettes. Elles étaient au XIXe, ce que furent les fables de La Fontaine au XVIIe, – une satire de l'époque. Kovsky s'est donc doublement inscrit dans l'air du temps. Celui d'hier et celui « fashion » d'aujourd'hui, à l'exemple de la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques.
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Il s'est dès lors autorisé une réécriture totale aussi bien des dialogues que de la forme de l'œuvre d'Offenbach, créée en 1893. Il a submergé la scène d'une pléthore de monde. Des danseurs, des chanteurs, des figurants tous travestis pour faire la fête dans un cabaret. Marcel Beekman, le ténor néerlandais dans le rôle de Falsacapa, est vêtu d'une incroyable robe du soir rouge, et dirige son équipe de brigands, perché sur des hauts talons.
Les Brigands : ça, c'est Paris !
Vous l'avez compris, Kovsky joue à fond la carte de la frivolité. Souvent drôle, parfois un peu trop ostentatoire. Hélas, cette formule s'épuise rapidement. Après l'entracte, la recette bégaye. Le divertissement tourne à la farce et la farce à l'ennui. Les nouveaux dialogues, parfois très bavards, inspirés par notre actualité manquent souvent de finesse. Faut-il bouder ce spectacle pour autant ? Ce serait dommage : l'ensemble est sauvé par une superbe distribution, d'incroyables costumes et la fantaisie de très beaux tableaux, comme cette arrivée d'une délégation espagnole… Des rires et des grimaces, des hauts et des bas ; in fine du spectacle et beaucoup buzz dans les dîners mondains.
Opéra Garnier jusqu'au 12 octobre reprise du 26 juin au 12 juillet