Crise politique en Colombie : le président Gustavo Petro appelle l’intégralité de ses ministres à démissionner

Le président colombien, Gustavo Petro, a intimé à ses ministres et hauts fonctionnaires de remettre leur démission, dimanche 9 février. L’annonce a été réalisée suite à une réunion tendue entre le président de gauche et son gouvernement, sur fond d’une profonde division politique, ayant eu lieu mardi 4 février.

« J’ai demandé la démission protocolaire des ministres et des directeurs des départements administratifs, a ainsi annoncé Gustavo Petro, sur son compte X. Il y aura quelques changements dans le cabinet pour obtenir une plus grande conformité avec le programme ordonné par le peuple. »

« La politique doit se faire sans sectarismes »

Lors de ce fameux Conseil des ministres – qui a duré plus de cinq heures et a de manière inhabituelle été retransmis en direct à la télévision – le dirigeant arrivé au pouvoir en 2022 avec un programme de réformes sociales ambitieuses, avait réprimandé presque tous ses ministres. En cause : le manque de progrès dans la mise en œuvre de la politique souhaitée par le dirigeant colombien, fils du premier président de gauche de l’histoire de la Colombie.

Dimanche soir, alors que le président de la Colombie réalisait son annonce, trois ministres et deux hauts fonctionnaires avaient déjà démissionné de leurs postes. La ministre du Travail, Gloria Ramirez, a par exemple annoncé sur X sa « démission irrévocable », estimant que « la politique doit se faire sans sectarismes et sans ambiguïtés », dans la soirée du dimanche 9 février.

La ministre de l’Environnement, Susana Muhamad, qui a présidé la COP16 de Cali fin 2024, a fait de même quelques heures avant. « J’ai remis ma lettre de démission au président Gustavo Petro et c’est une décision difficile », a-t-elle déclaré dans une interview diffusée par la chaîne numérique Los Danieles. Jorge Rojas, chef du Département administratif de la présidence de la République (Dapre), et Juan David Correa, ministre de la Culture, ont quant à eux annoncé leur démission mercredi 5 février.

Certains fonctionnaires, dont la vice-présidente Francia Marquez, se sont plaints de la présence, lors de la réunion de mardi 4 février, d’Armando Benedetti, l’un des proches de Gustavo Petro. Ce dernier fait l’objet d’une enquête pour des irrégularités dans le financement de la campagne présidentielle et d’une plainte pour violences à caractère sexiste. « En tant que féministe et en tant que femme, je ne peux pas m’asseoir à la table du cabinet de notre projet progressiste avec Armando Benedetti », avait alors fait valoir la ministre Susana Muhamad.

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