Détenu sans inculpation, privé de contact avec ces avocats : comment le militant pro palestinien Mahmoud Khalil est traité comme l’ennemi public numéro 1 aux États-Unis

Interné à deux mille kilomètres de son domicile, considéré comme une « menace pour la sécurité nationale » et désormais privé de contact avec ses avocats : Mahmoud Khalil a le droit à un traitement d’ennemi public numéro 1. On connaissait déjà les conditions de l’arrestation dignes d’un régime autoritaire de ce militant du droit des Palestiniens, né en Syrie. Samedi dernier, des agents fédéraux de l’immigration sont venus arrêter cette figure du mouvement pro Gaza sur les campus américains, avant de l’envoyer dans un centre de détention en Louisiane. Il n’a été inculpé d’aucun crime.

Une nouvelle demande de libération

Une autre révélation est tombée mercredi 12 mars. Il avait, en outre, été privé d’un droit fondamental : celui de s’entretenir en privé avec ses avocats. Lors d’une audience à New York, le juge Furman a ordonné au gouvernement de permettre aux avocats de Mahmoud Khalil de s’entretenir avec lui, alors qu’ils préparent une nouvelle demande de libération. Il a fixé un calendrier pour que les avocats déposent leurs arguments sur le lieu où l’affaire devrait être entendue. Le juge a également refusé toute expulsion de l’étudiant.

Avec Mahmoud Khalil, qu’elle accuse d’avoir « mené des activités liées au Hamas, une organisation terroriste désignée », l’administration Trump veut clairement faire un exemple politique. Cette figure de proue du mouvement pro palestinien, diplômé de l’université Columbia (New York), dispose du droit de résidence permanente aux États-Unis. « Nous allons retirer leur visa ou leur green card (titre de résidence permanente aux États-Unis, NDLR) à tous les soutiens du Hamas aux États-Unis pour qu’ils puissent être expulsés », a justifié Marco Rubio, sur X. Pour le secrétaire d’État, « il ne s’agit pas de liberté d’expression ». Or, tout prouve qu’il s’agit bien de cela puisque aucune preuve n’a été apportée par l’accusation.

La Maison Blanche a fait savoir que Mahmoud Khalil n’était que le premier d’une longue série de personnes qu’elle envisageait d’arrêter et d’expulser. « Nous savons qu’il y a de plus en plus d’étudiants à Columbia et dans d’autres universités à travers le pays qui se sont engagés dans des activités pro terroristes, antisémites et anti-américaines, a accusé, là encore sans preuves, Donald Trump dans un message posté sur son réseau Truth Social, lundi 10 mars. Nous trouverons, appréhenderons et expulserons de notre pays ces sympathisants terroristes – pour ne plus jamais y revenir. » Sauf si la justice en décide autrement.

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