Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin: frères ennemis
CRITIQUE - Un thriller géopolitique qui retrace avec maestria les premières années de la guerre civile libanaise et ses conséquences en France.
Alors que le Liban, qui passe, ces dernières années, de crise en catastrophe, vient de renouer avec le bruit des bombes et des canons, le nouveau roman de Frédéric Paulin prend un écho particulier puisqu’il retrace les premières années de la guerre civile libanaise (1975-1990). Le 13 avril 1975, à Beyrouth, un bus transportant des Palestiniens en armes et des civils est attaqué par des miliciens chrétiens après des incursions meurtrières menées plus tôt contre les chrétiens (1). Les portes de l’enfer vont s’ouvrir devant le pays du Cèdre.
C’est avec une maestria bluffante que Nul ennemi comme un frère déploie dès lors un vaste récit polyphonique en forme de thriller géopolitique se déroulant de 1975 à 1983. Parmi la quinzaine de personnages principaux au cœur du roman, les Nada, une grande famille chrétienne, jouent un rôle essentiel. Sous la houlette du patriarche Nassim, le fils aîné, Édouard, deviendra l’un des leaders des Phalanges, rejoint par le benjamin de la fratrie, Charles, spécialiste…