Procès Monique Olivier : perpétuité et 22 ans de sûreté requis contre l’ex-femme de Michel Fourniret

Déjà condamnée une fois à la perpétuité (en 2008), puis à vingt ans de prison (en 2018), Monique Olivier ne pouvait guère espérer autre chose des réquisitions du parquet, ce lundi 18 décembre, qu’une nouvelle peine de réclusion à vie. Sans surprise, le ministère public a bien requis la perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, contre l’ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, pour sa complicité dans les enlèvements et les meurtres de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin. « Au vu de la gravité exceptionnelle des faits commis », et « de la nécessaire protection de la société », ont justifié les deux avocats généraux, après un réquisitoire de deux heures, ce lundi matin.

Reconnaissant le caractère « tardif » de ce procès, « 35 ans, 33 ans et 20 ans après les crimes », l’accusation s’est surtout évertuée à démonter l’image d’une prévenue « passive » et « soumise » à son mari. « Monique Olivier agit, elle commet des actes de complicité positifs, n’est pas immobile. Et cette place qu’elle occupe au moment de ces crimes, ça la valorise. Elle a tiré le plus grand bénéfice de son quotidien auprès de Michel Fourniret », lance le parquet, qui estime aussi que « ses remords sonnent faux ». « Parce qu’elle a menti, parce qu’elle a gardé le silence pendant des années, et parce qu’elle est encore incapable de se mettre à la place des victimes aujourd’hui. »

« L’effrayante banalité » du couple Fourniret-Olivier

Des victimes dont tout au long de ces trois semaines de procès, Monique Olivier, 75 ans, a fréquemment oublié les noms, arguant de ses difficultés de mémoire. « Nous, nous n’oublierons pas leurs visages », a cinglé l’avocate générale Stéphanie Pottier, après avoir assuré que Michel Fourniret et l’accusée n’étaient « pas des monstres », mais seulement « des êtres humains qui ont commis des actes monstrueux ». Un « couple d’apparence normale », à « l’effrayante banalité », qui a « nié l’humanité de (ses) victimes ».

Avocat des familles Mouzin et Parrish, Me Didier Seban s’est dit satisfait de ces réquisitions du ministère public. « C’est la peine maximale qui a été demandée, parce que les crimes commis le justifient. Les réquisitions du parquet vont dans le sens de ce que demandaient les familles de victimes que je représente », a indiqué l’avocat, lors d’une suspension d’audience. « On peut dire que ce sera la femme la plus condamnée de l’histoire judiciaire française », a-t-il aussi ajouté, anticipant sur le verdict, qui doit être rendu mardi 19 décembre. « Ce que mes clients veulent, c’est qu’elle ne sorte pas », a rappelé Me Seban.