Frappes américaines en Iran : "On n'est pas dans la même situation qu'en Irak", estime l'eurodéputée Nathalie Loiseau

"On n'est pas dans la même situation qu'en 2003 [année de l'invasion de l'Irak par les États-Unis]", réagit dimanche après-midi sur franceinfo l'eurodéputée Nathalie Loiseau (groupe Renew), alors que les États-Unis ont bombardé trois sites d'enrichissement nucléaire iraniens. Dans le cas de l'Irak, rappelle l'eurodéputée, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) "était sur place et pouvait attester que l'Irak ne poursuivait plus de programme d'armes de destruction massive".

Sur ce point, la situation de l'Iran diffère, souligne-t-elle. "Le premier pays à violer le droit international, c'est l'Iran : en poursuivant son programme nucléaire sans justification civile, avec des sites clandestins, en refusant à l'AIEA d'exercer un contrôle complet sur ses activités nucléaires", appuie-t-elle, tout en regrettant que "la politique étrangère iranienne [soit] centrée sur l'idée qu'il faut détruire Israël".

Sur la forme, elle regrette la décision unilatérale prise par les États-Unis. "Tout le monde est mis devant le fait accompli et personne n'a demandé l'avis des Européens", tacle-t-elle. Face à la multiplication des critiques sur l'impuissance des Européens, Nathalie Loiseau, voit dans ces frappes une opportunité de réaffirmer le rôle de l'Europe comme un intermédiaire. "Quand vous attaquer l'Iran, vous ne pouvez plus être un médiateur vis-à-vis de l'Iran. C'est donc aux Européens, plus que jamais, de jouer ce rôle", avance-t-elle.

Un rôle d'autant plus crucial dans les prochaines semaines que "pour ramener la paix, il faut négocier" avec l'Iran, estime-t-elle. Une étape inévitable car, souligne-t-elle, ces frappes n'ont pas "réglé" la question du nucléaire iranien. "D'abord, parce qu'on ne sait pas où se trouve l'uranium qui avait déjà été enrichi. Ensuite, on s'interroge sur le fait que des centrifugeuses aient pu être retirées des sites" avant les frappes américaines, poursuit-elle.