Paris-Roubaix : Van der Poel victorieux de l’enfer du Nord pour la troisième année consécutive

Les grandes classiques se suivent et finalement se ressemblent. Sur Milan-San Remo, il est écrit par exemple qu’à partir de la Cipressa puis la montée du Poggio les favoris vont sortir la tête de l’eau après ce long chemin de croix traversant la plaine du Pô, les menant sur la côte ligurienne.

Victoire de van der Poel ! Au Tour des Flandres ce sont aux monts et tout particulièrement au vieux Quaremont que tout se joue. Victoire de Tadej Pogacar ! Sur Paris-Roubaix, le scénario se joue en plusieurs épisodes. Le premier concerne l’inévitable échappée matinale avant le premier secteur pavé à Troisvilles.

Vient ensuite l’écrémage dans la trouée d’Arenberg puis… le dernier acte. Cette fois-ci, il s’est joué comme prévu entre les deux favoris le Slovène Tadej Pogacar et le Néerlandais Mathieu van der Poel. Une chute et un changement de vélo dans les 40 derniers km ont mis fin aux chances du Slovène d’empocher la Reine des Classiques pour sa première participation, n’imitant pas ainsi Pauline Ferrand-Prévot, qui samedi 12 avril, pour son premier Paris-Roubaix, s’est imposée.

Une chute et un changement de vélo

La route était ouverte pour le Néerlandais, qui ne s’est pas fait prier pour empocher son huitième monument, son troisième Paris-Roubaix d’affilée. Pogacar terminait 2e et Pedersen 3e. Quoi qu’il en soit, encore une fois, la tradition a bien été respectée, ce sont huit coureurs qui obtenaient un bon de sortie, sous haute surveillance.

C’est ensuite dans le secteur d’Haveluy, avant la trouée d’Arenberg, qu’une première sélection avait lieu. Mads Pedersen, Tadej Pogacar, puis Mathieu van der Poel, tous les trois anciens champions du monde, y allaient de bon cœur pour marquer les esprits et les corps. Première souffrance, premiers dégâts. Dans la trouée d’Arenberg, juge de paix de l’Enfer du Nord, la grosse explication avait cette fois-ci lieu entre les trois nommés, ce qui permettait à une quinzaine de coureurs, dont les trois favoris, de se détacher.

Mathieu van der Poel, encore touché par son échec lors du Tour des Flandres, décidait de tester Pogacar, l’obligeant à d’incessantes poursuites. Dans ce groupe, on retrouvait aussi Jasper Philipsen, Mads Pedersen et Stefan Bissegger. Pas pour longtemps, puisqu’à 71 km de l’arrivée le Slovène attaquait. Surpris, van der Poel mettait quelques centaines de mètres à revenir, accompagné de son coéquipier, Jasper Philipsen. Un trio magique se formait sans Mads Pedersen, lâché sur crevaison. Dès lors, le jeu des chats, les deux Alpecin, et de la souris, en la personne de Tadej Pogacar, débutait.

À 55 km de l’arrivée, les deux inséparables se retrouvaient enfin seuls dans le secteur de Mons-en-Pévèle. Une habitude, l’histoire d’une amitié née de leurs nombreuses confrontations. Après Coppi-Bartali, Anquetil-Poulidor, Hinault-Fignon, Fignon-LeMond, l’aire d’un nouveau duel était confirmée. À 38,1 km pourtant, Pogacar commettait sa première grosse erreur dans un virage. À terre, il laissait van der Poel partir seul. Un contre-la-montre s’engageait entre les deux. Du jamais-vu sur Paris-Roubaix. Dix-huit petites secondes les séparaient, puis un changement de vélo offrait définitivement au Néerlandais son troisième Enfer du Nord et son huitième monument.

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