Avec Pauline Ferrand-Prévot, l’enfer du Nord était pour les autres

En s’offrant cette 5e édition de Paris-Roubaix Femmes avec Zwift, Pauline Ferrand Prevot « PFP » entre encore un peu plus dans l’histoire de son sport. Peu de championnes et de champions cyclistes peuvent se targuer d’avoir un tel palmarès collé au dossard. Il n’a aucune limite : Championne du Monde en VTT cross-country (2015, 2019, 2020, 2022 et 2023) ; championne du monde de VTT marathon (2019 et 2022), elle est aussi championne du monde de cyclo-cross (2015) et championne du monde de gravel (2022). Sur la route, elle fut championne du monde en 2014 sans compter une Flèche wallonne. S’ajoute dorénavant la Reine des Classiques, pour la reine des championnes.

Il a pourtant fallu attendre son entrée sur vélodrome pour qu’enfin « PFP » (Visma-Lease a Bike) abaisse enfin sa garde après une vingtaine de kilomètres d’un effort solitaire intense. Un premier rictus s’approchant d’un sourire sous ses larges lunettes cachant mal le reste de son visage maculé de poussière, un poing droit levé vers la tribune en délire du vélodrome de Roubaix, démontrait que cette fois-ci, elle avait compris ou presque. Oui, avec une minute d’avance sur les survivantes sorties de l’enfer du Nord, l’affaire était enfin close. La cloche sonnait et le dernier tour n’était plus qu’à savourer. À la sortie de l’ultime virage, elle pouvait enfin lever les yeux vers un ciel bien bleu et tendre les deux bras. « C’est peut-être mon premier Paris-Roubaix, mais il y a de fortes chances que ce soit le dernier » lâchait-elle du haut de ses 33 ans tant l’effort avait été intense. « J’ai chuté, ajoutait-elle, mais je suis revenu sur le groupe de tête. Ces derniers jours j’étais malade et franchement j’ai beaucoup hésité, mais voilà je voulais aider Marianne Vos à remporter cette course (la Néerlandaise a terminé 4e, N.D.L.R.). Après tout s’est enchaîné. Je n’arrive pas encore bien réaliser tout cela. »

En vététiste confirmée, elle a évité les écueils, pavé après pavé

Tout cela avait débuté à 24 km de l’arrivée, lorsque la Française décidait de prendre la course à son compte. Après une chute à 54 km de l’arrivée, puis revenue du diable Vauvert avec un groupe de rescapés après que les explications entre les grandes favorites (Lotte Kopecky et Marianne Vos) soient achevées, la Française profitait d’un moment de flottement à la sortie d’un petit raidard pour de rejoindre Emma Norsgaard Bjerg partie quelque temps plus tôt. Une fois la jonction opérée « PFP », après avoir collaboré, distançait la Danoise dans le secteur de Camphin-en-Pévèle. Il lui restait dès lors 18,5 kilomètres à parcourir et surtout le terrible Carrefour de l’Arbre à tailler en pièces. Ce qui fut fait. En vététiste avérée et confirmée, elle évitait les écueils, pavé après pavé. Le reste n’était plus qu’une leçon de puissance et d’abnégation à donner. Ce qui fut fait. Derrière Lotte Kopecky, secondes après secondes, baissait la tête et les épaules avouant son impuissance. Roubaix n’attendait plus que la Française. Derrière l’Italienne Letizia Borghesi (EF Education-Oatly) prenait la 2e place à 58″ et Lorena Wiebes (SD Worx-Protime) la 3e devant Marianne Vos (Visma- Lease a Bike), qui avait pris un malin plaisir à neutraliser la tenante du titre Lotte Kopecky (SD Worx-Protime) afin de protéger sa coéquipière française.

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