De retour d’une visite à Jérusalem et Ramallah, Fabien Roussel s’était inquiété d’«un risque génocidaire» à Gaza sur le plateau de CNews et Europe 1 ce dimanche. «Ce que j'ai entendu, ce que je vois, c’est que nous allons vers le génocide. Il est en cours», avait-il affirmé. Avant de tenter une comparaison historique avec la Shoah : «Quand on regarde dans l’histoire récente des sièges où des populations ont été assiégées, bombardées et exterminées, c’est Sarajevo, c’est le ghetto de Varsovie.»
Une sortie que le leader communiste dit désormais «regrette[r]». Dans un communiqué publié lundi soir, le secrétaire national du PCF a expliqué l’indélicatesse de sa saillie par son émotion : «On ne revient pas indemne d’un tel voyage». «Mes paroles ont pu susciter critiques et incompréhension. Elles ont blessé car, effectivement, rien ne saurait être comparé à la Shah, sous peine de la relativiser. Je regrette cette comparaison. Elle n’a pas lieu d’être», a-t-il rétropédalé. L’analogie du député du Nord avait effectivement soulevé l’indignation du président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi. «Comparer Gaza au ghetto de Varsovie n’est pas qu’une erreur historique. C’est une faute morale», avait-il dénoncé sur X.
Fabien Roussel avance de son côté avoir «voulu faire prendre conscience de l’horreur des crimes commis actuellement à Gaza, comme en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés.» L’élu n’a par ailleurs pas caché son hostilité envers le gouvernement israélien. «Le gouvernement de Netanyahu ne s’attaque pas seulement au Hamas : il “règle” à sa manière la question palestinienne. Dans le sang et la persécution de tout un peuple», s’est-il indigné. Et de conclure son communiqué dans une volonté d’apaisement : «Je continuerai à témoigner pour que chacune et chacun ouvre les yeux sur cette tragédie et je le ferai dans le respect des mémoires plurielles.»