«Va te faire f...» : le fils de Benyamin Netanyahou apostrophe Emmanuel Macron sur X

Islamophobe, misogyne, prompt à dénoncer des complots fomentés par des « gauchistes » avec l’aide de juges et de policiers tous complices d’un «État profond» dont le seul objectif serait de bouter son père hors du pouvoir : Yaïr Netanyahou réunit toutes les qualités d’un extrémiste de l’ultra-droite. Âgé de 33 ans et résidant depuis plus d’un an en Floride, le fils du premier ministre israélien se livre régulièrement à des diatribes tous azimuts. La dernière en date a visé ce week-end Emmanuel Macron, qui a « osé » se prononcer pour la reconnaissance d’un État Palestinien.

« Va te faire f..., vive l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, vive l’indépendance de la Polynésie française, vive l’indépendance de la Corse, du Pays basque et de la Guinée française [qu’il confond manifestement avec la Guyane, Ndlr]», fulmine Yaïr Netanyahou sur le réseau social «X», avant de conclure : «Halte au néo-impérialisme de la France en Afrique de l’Ouest ».

Le premier ministre israélien n’a pas commenté ces propos. Par le passé, il avait fait savoir que les prises de position de son fils ne reflétaient pas nécessairement son point de vue, mais il s’était bien gardé de le rappeler publiquement à l’ordre. «Tout le monde a le droit de s’exprimer », s’était-il borné à indiquer.

Commission d’enquête

De nombreux commentateurs et opposants israéliens soupçonnent Yaïr Netanyahou d’exprimer tout haut, et en termes crus, ce que le premier ministre hésite à proclamer publiquement. Les ennemis qu’il prend pour cible sont les mêmes que ceux dénoncés régulièrement par son père. Tous deux accusent par exemple la justice, la police, le Shin Bet [service de securité intérieure, Ndlr] ainsi que des médias jugés «hostiles» d’avoir noué une alliance pour faire chuter le gouvernement le plus à droite de l’histoire du pays.

À l’appui de ses thèses, Yaïr Netanyahou a été jusqu’à traiter les procureurs en charge des poursuites contre le premier ministre, renvoyé pour corruption, fraudes et abus de confiance, de « traîtres », tout en soulignant que « la trahison est passible de la peine de mort ». Peu adepte de la nuance, il a comparé les policiers chargés de ces enquêtes à des agents de la Gestapo et de la Stasi, l’ancienne police politique est-allemande.

Il a récemment accusé Ronen Bar, le chef du Shin Bet, que son père veut à tout prix limoger, d’avoir sciemment omis de le prévenir des projets du Hamas, alors que celui-ci s’apprêtait à commettre un massacre et à kidnapper des otages le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël. Il reproche aussi à l’opposition, tout comme à la plupart des médias, de soutenir la création d’une commission d’enquête sur le fiasco sécuritaire survenu ce jour-là. Selon lui, cette demande vise en réalité obtenir la tête de son père.

Condamné pour diffamation

Ses attaques ont valu à Yaïr Netanyahou d’être condamné à plusieurs reprises pour diffamation, notamment à l’initiative d’une ancienne députée de gauche à qui il avait suggéré d’aller « coucher avec un Arabe » pour tenter de la faire taire. Le fils du premier ministre ne cache pas ses sympathies envers Donald Trump, ainsi qu’avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), dont certains membres ont des penchants néonazis. En 2020, la formation avait mis en scène cette convergence en utilisant une photo du jeune homme sur l’une de ses affiches, sans que celui-ci semble s’en émouvoir.