Retraites : le rapport du COR préconisant un départ à 66 ans et demi fait polémique
Un pré-rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) avait fuité quelques jours plus tôt, il a été finalisé et validé jeudi 12 juin. Alors qu’il manque plus de 6 milliards d’euros en 2025 et que le déficit des retraites continuera à se creuser dans les années à venir, le COR montrait que le recul de l’âge légal est le critère qui permet d’équilibrer le système tout en augmentant la richesse du pays.
Comme toujours dans ce type de rapport, le COR a formulé des hypothèses en fonction des paramètres, et parmi les simulations, il y avait celle d’un recul de l’âge jusqu’à 66 ans et demi à horizon 2070 qui a mis feu aux poudres. Les syndicats et notamment la CGT ont demandé que cette option soit retirée du rapport final. Ce qui n’a pas été totalement le cas, même si le rapport a été amendé.
Les membres du COR, et notamment son président, l’économiste Gilbert Cette, réputé proche d’Emmanuel Macron, arguent que ces simulations ne constituent en aucune manière des propositions de réforme, mais qu’elles ont une simple vocation pédagogique. Mais il n’en fallait pas plus pour que la polémique soit lancée.
L'âge de départ et la pénibilité au cœur du conclave sur les retraites
Ce sujet de l’âge est discuté en ce moment dans le conclave retraite qui arrive dans la toute dernière ligne droite, puisque le 12 juin s’est tenue l’avant-dernière réunion, la dernière arrivera le 17 juin. La tension est donc à son maximum. Si la CGT et FO ont claqué la porte de cette instance, la CFDT ainsi que la CFTC et la CFE-CGC, qui sont restées, cherchent par tous les moyens à faire bouger le patronat sur l’âge légal de 64 ans. Mais c'est peine perdue, le patronat ne veut pas en démordre et il y a peu de chances que d’ici le 17 juin, il fasse un pas en ce sens.
Cela ne signifie pas que tout accord est impossible. Faute d’obtenir un retour à 62 ou même 63 ans, la CFDT cherche à avoir des aménagements de la réforme Macron de 2023, notamment sur une meilleure prise en charge de la pénibilité, son cheval de bataille. Elle veut obtenir des réparations pour les travailleurs exposés à certains critères de pénibilité, comme le port de charges lourdes, ou des vibrations mécaniques. La CFDT veut qu’ils puissent partir plus tôt en ayant une retraite à taux plein. Pour l’instant, le patronat refuse, c’est le bras de fer.