Le Conseil d'orientation des retraites "est devenu un instrument totalement au service d'une seule politique", dénonce la CGT
"Le COR [Conseil d'orientation des retraites] est devenu un instrument qui est totalement au service d'une seule politique", dénonce samedi 7 juin Denis Gravouil, secrétaire confédéral de la CGT sur franceinfo, après la publication vendredi du rapport annuel du COR.
Ce dernier prévoit, si rien ne change, un déficit du système de retraites de -0,2 point de PIB en 2030 (soit 6,6 milliards d’euros courants), pour atteindre -1,4 point de PIB en 2070, soit une estimation divisée par deux pour 2030 par rapport au précédent rapport, mais revue à la hausse pour 2070. Denis Gravouil pointe du doigt le président du COR, Gilbert Cette, "l'ami d'Emmanuel Macron", selon lui : "Je suis en colère contre le président du COR qui joue un double jeu, qui n'est pas un digne président du COR".
"On peut trouver sans problème le moyen de financer les retraites"
Selon la CGT, pour rétablir l'équilibre du système, la solution n'est pas de décaler l'âge de la retraite : "Il faut augmenter le taux d'activité pour permettre d'avoir plus de cotisations. Pour cela, il y a des millions de personnes qui aimeraient bien travailler", avance Denis Gravouil, citant notamment les jeunes, les femmes et les seniors. Parmi les solutions proposées par la CGT, "il faut regarder l'augmentation des cotisations, [...] si on augmente les salaires, on peut augmenter les cotisations puisqu'il y a un problème de salaires en France, qui sont très bas, particulièrement au niveau du SMIC."
Denis Gravouil assure qu'il faut aussi s'attaquer "aux quatre milliards d'exemptions" qui "ne sont pas soumis à cotisations patronales" mais aussi à "l'égalité femmes-hommes" qui permettrait, selon lui, de rapporter "entre 6 et 30 milliards". Il propose aussi d'agir significativement contre "la fraude patronale aux cotisations", "c'est entre 6 et 8 milliards selon les chiffres du gouvernement", dit-il. "On peut trouver le moyen de financer les retraites et l'abrogation sans problème", conclut Denis Gravouil.