« Dépasser le capitalisme, pas les limites planétaires » : l’ensemble des ressources naturelles de la Terre pour l’année 2025 ont déjà été consommées

Alors que la loi Duplomb, facilite l’installation des mégabassines, un recul écologique majeur sur la préservation des ressources, ce jeudi 24 juillet marque une date tristement symbolique pour la planète : l’humanité commence à vivre à crédit écologique.

Toutes les ressources que la planète peut renouveler en un an ont déjà été consommées. Ce « Jour du dépassement », est calculé chaque année par l’ONG Global Footprint Network pour évaluer l’impact des consommations en eau, en bois ou en nourriture.

Il arrive un jour plus tôt qu’en 2024. En 1971, le dépassement survenait le 29 décembre. Depuis, cette date ne cesse d’avancer. En 2005, le « Jour du dépassement » tombait le 25 août. L’année 2025 marque ainsi la date la plus précoce jamais atteinte.

« L’eau, la terre ou les forêts que nous consommerons ne seront pas remplacées »

Selon l’ONG, ce dépassement s’explique « parce que les humains émettent plus de CO₂ que la biosphère ne peut en absorber, utilisent plus d’eau que ce qui est reconstitué, récoltent plus d’arbres qu’il n’en repousse, pêchent plus vite que les stocks ne se reconstituent… »

« Aujourd’hui, nous utilisons les ressources naturelles 80 % plus rapidement que la Terre n’est capable de les régénérer, ce qui équivaut à consommer les ressources de 1,8 planète », explique l’ONG Fonds Mondial pour la Nature (WWF). Et de poursuivre : « L’eau, la terre ou les forêts que nous consommerons ne seront pas remplacées ».

Pour Lewis Akenji, membre du conseil d’administration du Global Footprint Network, « nous testons les limites des dégâts écologiques que nous pouvons nous permettre ».

Si le dépassement climatique est, selon l’ONG, à l’origine de « la perte de biodiversité, de l’épuisement des ressources, de la déforestation et de l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui aggrave les phénomènes météorologiques extrêmes », il alimente également des phénomènes tels que la stagflation – soit l’augmentation générale et durable des prix -, mais aussi l’insécurité alimentaire et énergétique, les crises sanitaires ou encore les conflits armés.

Ce dépassement est indissociable du modèle économique dominant fondé sur la surexploitation des ressources. « En 7 mois, le capitalisme a utilisé les ressources d’un an. L’ONU alerte, la planète brûle », dénonce le Parti communiste français, sur le réseau social X, avant d’ajouter : « Il est temps de dépasser le capitalisme, pas les limites planétaires ».

De son côté, le président du département de la Haute-Garonne et secrétaire national du Parti socialiste, Sébastien Vincini a déclaré que ce « Jour du dépassement » n’était pas un « simple indicateur ». « C’est une alerte de plus. Il faut prendre conscience du changement climatique et de ses effets très concrets sur notre quotidien » a-t-il ajouté. « Tout cela n’est plus hypothétique ».

Le chercheur au CNRS Malcolm Ferdinand, rappelait, dans nos colonnes, la nécessité de prendre en compte « les inégalités sociales et raciales héritées des colonisations et de l’esclavagisme » sur la question environnementale. Il mentionnait que « les rapports de domination ont permis l’asservissement d’hommes, de femmes et d’enfants, mais aussi l’exploitation coloniale de la nature ».

Oui, on s’en doute : vous en avez assez

Voir ces messages d’appel au don, ça peut être pénible. Nous le savons. Et on doit bien vous avouer que nous préfèrerions ne pas avoir à les écrire…

Mais voilà : c’est crucial pour l’Humanité. Si ce titre existe toujours aujourd’hui, c’est grâce au financement régulier de nos lectrices et lecteurs.

  • C’est grâce à votre soutien que nous pouvons exercer notre métier avec passion. Nous ne dépendons ni des intérêts d’un propriétaire milliardaire, ni de pressions politiques : personne ne nous dicte ce que nous devons dire ou taire.
  • Votre engagement nous libère aussi de la course aux clics et à l’audience. Plutôt que de chercher à capter l’attention à tout prix, nous choisissons de traiter les sujets que notre rédaction juge essentiels : parce qu’ils méritent d’être lus, compris, partagés. Parce que nous estimons qu’ils vous seront utiles

À l’heure actuelle, moins d’un quart des lectrices et lecteurs qui viennent plus de 3 fois sur le site par semaine nous aident à financer notre travail, par leur abonnement ou par leurs dons. Si vous voulez protéger le journalisme indépendant, s’il vous plaît, rejoignez-les.