« Le citoyen n’est pas dupe » : contre la loi Duplomb, le témoignage de l’écrivaine Agnès Ledig

« Pour l’anniversaire de notre fils qui est décédé il y a vingt ans, je mets généralement un mot sur les réseaux sociaux. Cette année, il convergeait avec la loi Duplomb – que nous suivons depuis le début avec mon mari. Personne n’a jamais cherché les raisons de la maladie de notre enfant. J’en ai beaucoup souffert. Même s’il n’y a aucune preuve scientifique, le principe de précaution devrait être appliqué, car je ne veux pas que d’autres parents vivent ce qu’on a vécu, c’est la peine à perpétuité.

Avec mon texte publié sur Instagram, j’aimerais toucher ce qu’il reste du cœur de ces élus. S’ils sont là, c’est pour prendre soin de la population – pas pour leurs propres intérêts ou ceux des grands groupes. Ils disent que l’acétamipride ne serait utilisé que par une petite partie des agriculteurs, oui, mais ce produit se diffuse dans tout l’environnement. Dire que ce n’est pas dangereux pour la santé est faux aussi, il y a des têtes de mort sur les bidons… Le citoyen n’est pas dupe.

Sur le même thème

Loi Duplomb : la militante Fleur Breteau dénonce « l’épidémie des cancers » au cœur de l’Assemblée

Dire que nous sommes contre les agriculteurs en étant contre cette loi n’a pas de sens. Certains d’entre eux sont pieds et poings liés dans un système conventionnel dont il faut les aider à sortir. La pétition qui circule met en lumière la colère qui gronde parmi la population. C’est exceptionnel, ça me rassure et me met du baume au cœur. L’union fait la force ! Il faut en parler, s’investir dans des associations locales, soutenir des lanceurs d’alerte indépendants… On n’a plus envie de se taire. »