Gaza : sous les bombes et affamé, le témoignage du journaliste de l’AFP Youssef Hassouna
La Société des journalistes de l’Agence France Presse tire la sonnette d’alarme face à une situation dramatique et inédite. Elle redoute que ses correspondants encore présents à Gaza ne soient bientôt confrontés à la famine. Épuisés physiquement, fragilisés moralement, plusieurs d’entre eux ne parviennent plus à exercer leur métier et adressent chaque jour des appels désespérés.
Le vidéaste de l’Agence France Presse, Youssef Hassouna, 48 ans, confie « souffrir principalement des difficultés à accéder à la nourriture ». « Par exemple, un kilo de lentilles coûtait trois shekels, aujourd’hui, il coûte 80 shekels », explique l’habitant de la ville de Gaza. Mais malgré son désespoir, il déclare continuer à exercer son métier. « Chaque image que je capture pourrait être la dernière trace d’une vie ensevelie sous les décombres », dit-il.
Ces rédacteurs, photographes et vidéastes palestiniens évoquent une faim extrême, un manque d’eau potable et une fatigue physique et mentale croissante, qui les contraignent parfois à réduire leur couverture de la guerre. En juin, l’ONU avait dénoncé ce qu’elle qualifie « d’utilisation de la nourriture à des fins militaires » par Israël, parlant d’un crime de guerre, après la multiplication des annonces alarmantes d’ONG sur la malnutrition qui sévit à Gaza.
1.000 Palestiniens tués selon l’ONU
Des témoins et la Défense civile de Gaza ont aussi accusé à plusieurs reprises les forces israéliennes d’avoir tiré sur des personnes qui attendaient de l’aide. L’ONU affirmant que l’armée avait tué plus de 1.000 Palestiniens qui tentaient de se procurer de la nourriture depuis la fin du mois de mai. Reporters sans frontières (RSF) a rappelé que plus de 200 journalistes avaient été tués à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre 2023, dont au moins 46 ciblés en raison de leur activité journalistique.
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