Football : rétrogradé en Ligue 2, l’Olympique lyonnais fait appel de la décision du gendarme financier du foot français
Ce n’est pas une décision sportive mais le résultat est le même : un séisme pour le club septuple champion de France. L’Olympique lyonnais (OL) a été rétrogradé en Ligue 2 par le gendarme financier du football français, la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG), mardi 24 juin dans la soirée, qui n’a pas été convaincue par les arguments financiers présentés par son président, l’Américain John Textor.
Le club rhodanien a déclaré dans la soirée qu’il faisait « immédiatement » appel de cette décision « incompréhensible ». Pas convaincue par le plan financier qui lui a été présenté, la DNCG avait confirmé quelques heures plus tôt la rétrogradation du club qu’elle avait décidée en novembre dernier à titre conservatoire, assortie alors d’une interdiction de recruter et d’un encadrement de la masse salariale.
« Olympique lyonnais : Rétrogradation en Championnat Ligue 2 »
L’OL entend démontrer devant la commission d’appel de la DNCG « (sa) capacité à apporter les ressources nécessaires en termes de trésorerie pour garantir le maintien » en Ligue 1, indique le club dans un communiqué. « Grâce aux apports en fonds propres de nos actionnaires et à la vente (des parts du club anglais) de Crystal Palace, notre trésorerie s’est considérablement améliorée et nous disposons de ressources plus que suffisantes pour la saison 2025-2026 », plaide encore le club.
« Nous ne comprenons sincèrement pas comment une décision administrative a pu reléguer un si grand club français », est-il ajouté, alors que la sanction a été annoncée dans la soirée par la Ligue de football professionnel via un communiqué laconique : « Olympique lyonnais : Rétrogradation en Championnat Ligue 2 ».
De son côté, Jean-Michel Aulas, le prédécesseur de John Textor, a évoqué « un coup terrible pour tous ceux qui aiment profondément » l’OL. Celui qui a repris le club en L2 en 1987 et l’a présidé pendant 36 ans, le menant aux succès des années 2000, ajoute cependant qu’il souhaite « de tout (son) cœur que l’appel, et les garanties que pourra apporter l’OL – et surtout celles de John Textor et de ses associés au sein d’Eagle Football Holding – permettront de revenir sur cette situation inédite ».
À la sortie de son audition dans la journée devant la DNCG, John Textor s’était montré optimiste après avoir annoncé lundi l’obtention d’un accord pour la cession de ses parts dans Crystal Palace à l’homme d’affaires américain Robert Wood Johnson, propriétaire de l’équipe de football américain des New York Jets, une transaction estimée à 222 millions d’euros par la BBC. Mais le fruit de cette opération, qui dépend des conditions de marché, n’est pas encore déterminé, pas plus que ce pourrait toucher l’OL du produit de la cession des parts dans Crystal Palace.
En revanche, Eagle et ses actionnaires ont pu prendre en compte dans le dossier présenté mardi à la DNCG les mesures mises en œuvre pour soutenir les finances du club lyonnais : ils ont apporté 83 millions d’euros en trésorerie et un accord a été conclu fin janvier avec les prêteurs d’Eagle permettant un report de créances. En parallèle, une centaine de salariés des services administratifs et commerciaux sont partis dans le cadre d’un plan de départs volontaires.
Sur le plan sportif, les fins des contrats d’Alexandre Lacazette, Nicolas Tagliafico et Anthony Lopes, et les transferts de Maxence Caqueret cet hiver et de Rayan Cherki, cédé pour 42,5 millions d’euros à Manchester City voilà deux semaines, ont allégé la masse salariale. Il faut ajouter 19,5 millions pour les options d’achat obligatoires pour Saïd Benrahama (12 millions d’euros à Neom/promu en 1re div. saoudienne), Amin Sarr (5 millions d’euros à Vérone) et Johann Lepenant (2,5 millions d’euros à Nantes). Et le club peut encore enregistrer des rentrées d’argent au cours du mercato estival : l’éventuel transfert de son jeune international belge Malick Fofana est estimée à 30 millions d’euros au moins par le site Transfermarkt qui fait référence.
L’OL doit reprendre l’entraînement le 7 juillet, et l’incertitude sur son avenir aura des répercussions sur son effectif et son projet sportif.
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