Lorsqu’il se refait le film, Raphaël Glucksmann ne semble pas se reconnaître, lui, l’essayiste, sautant dans le grand bain des élections européennes de 2019. «Je disais que je voulais me consacrer aux idées. OK, d’accord, mais alors pourquoi tu te lances en politique?», interroge-t-il, comme pour secouer le Glucksmann d’hier.
L’eurodéputé préfère désormais en rire: «À l’époque, j’ai même dit à un meeting: “Ne comptez pas sur moi pour voter pour moi”. Qui dit ça?» C’était une autre époque. L’essayiste et quelques autres intellectuels venaient de monter un nouveau petit mouvement: Place Publique. L’écurie devait rassembler large, dépasser les partis de gauche traditionnels pour mener la campagne des européennes.
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Fini la cuisine interne des vieux appareils, bonjour les idées nouvelles. On allait voir ce qu’on allait voir. Et on a vu: 6,19% score final, avec comme seul soutien celui du PS, convalescent après la présidentielle. Retour sur Terre.
«Glucksmann mania!»
Pourtant, cinq ans plus tard, la fusée Glucksmann…