Dans Nouméa en proie à la peur, l’avenir menacé par le repli identitaire

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Des résidents du quartier du Montravel, à Nouméa, le 21 mai 2024. DELPHINE MAYEUR / AFP

REPORTAGE - Depuis le début des émeutes, les quartiers se referment. Des Européens et des Kanaks sont renvoyés à leurs origines ethniques, malgré des manifestations de solidarité. Les tensions remettent en cause l’édifice fragile du « destin commun », imaginé après la quasi-guerre civile des années 1980.

Envoyé spécial à Nouméa

La nuit vient de tomber sur Nouméa. Peu avant le couvre-feu de 18 heures, il faut voir les habitants rentrer chez eux à la hâte. Certains restent postés près de barrières de protection, à l’entrée de leur quartier, avec quelques boissons et des biscuits pour tenir bon, parfois des armes laissées discrètes.

Le déferlement dans la ville de quelque 10.000 émeutiers incontrôlables à majorité kanake, en début de semaine dernière, a traumatisé la population. Des écoles, des pharmacies et des entrepôts ont brûlé. Six personnes sont mortes en Nouvelle-Calédonie dans les six premiers jours d’émeutes - deux gendarmes, trois Kanaks et un Calédonien d’origine européenne.

La méfiance se répand sur les écrans. Des boucles de messagerie pro et anti-indépendantistes, réunissant parfois plus de 1000 inscrits, charrient des rumeurs, des photos et des mises en garde, malgré l’appel des autorités à ne pas relayer de fausses informations. Ici, il est question d’une « descente » de militants…

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