Envoyé spécial à Nouméa
La nuit vient de tomber sur Nouméa. Peu avant le couvre-feu de 18 heures, il faut voir les habitants rentrer chez eux à la hâte. Certains restent postés près de barrières de protection, à l’entrée de leur quartier, avec quelques boissons et des biscuits pour tenir bon, parfois des armes laissées discrètes.
Le déferlement dans la ville de quelque 10.000 émeutiers incontrôlables à majorité kanake, en début de semaine dernière, a traumatisé la population. Des écoles, des pharmacies et des entrepôts ont brûlé. Six personnes sont mortes en Nouvelle-Calédonie dans les six premiers jours d’émeutes - deux gendarmes, trois Kanaks et un Calédonien d’origine européenne.
La méfiance se répand sur les écrans. Des boucles de messagerie pro et anti-indépendantistes, réunissant parfois plus de 1000 inscrits, charrient des rumeurs, des photos et des mises en garde, malgré l’appel des autorités à ne pas relayer de fausses informations. Ici, il est question d’une « descente » de militants…