Jean-Pierre Robin: «La colère, cette passion qui envahit la France, à l’origine de tous nos conflits sociaux»
L’ouverture du Salon de l’agriculture, qui a fêté son 60e anniversaire cette année, fut un «jour de colère» dont se souviendra Emmanuel Macron, venu l’inaugurer. Or les agriculteurs ne sont pas les seuls. «La colère monte chez les professionnels du bâtiment», alerte la fédération des promoteurs constructeurs Pôle Habitat. «Le secteur du spectacle vivant est en colère», s’insurge le syndicat Synpac-CGT, après l’annonce de 96 millions d’euros de coupes budgétaires par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Pas une journée où une profession, une communauté, un lobby, n’entonne le «Dies irae» («jour de colère»), et ce n’est pas toujours du Mozart (qui l’a mis en musique dans son Requiem). «J’ai pété un plomb», entend-on quotidiennement dans les tribunaux pour justifier un coup de sang qui a mal tourné, une école brûlée ou un féminicide. La colère est la chose du monde la mieux partagée sous le ciel de France en 2024. Au point d’être considérée comme un droit fondamental permettant d’exprimer…