Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 10 janvier
Aucun signe de répit dans la bande de Gaza, mercredi 10 janvier. Alors que l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé la mort de six personnes, dont quatre de ses secouristes, dans une frappe sur une ambulance. Un civil a aussi été tué dans le sud du Liban, par une frappe imputée à Israël. Les Houthis ont de nouveau attaqué un navire américain en mer Rouge, aussitôt repoussée par les forces britannique et américaine. Et les pourparlers pour cesser cette guerre continuent, notamment entre dirigeants du Proche-Orient. Franceinfo fait le point sur ce qu'il faut retenir de la journée.
Les Houthis ont attaqué un navire américain en mer Rouge
Les forces britannique et américaine ont abattu mardi soir 18 drones et trois missiles tirés par les Houthis en mer Rouge, dans ce que le gouvernement britannique a qualifié mercredi de "plus importante attaque" des rebelles yéménites à ce jour. "Pendant la nuit", le navire britannique HMS Diamond avec des navires de guerre américains "ont repoussé avec succès la plus importante attaque menée à ce jour dans la mer Rouge par les Houthis soutenus par l'Iran", a écrit le ministre de la Défense britannique, Grant Shapps, sur le réseau social X.
Les rebelles du Yémen ont par ailleurs revendiqué l'attaque, affirmant, dans un communiqué sur X, qu'un "grand nombre" de missiles et de drones avaient pris pour cible un navire américain qui "apportait son soutien" à Israël dans sa guerre contre le Hamas.
Dans la foulée, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé mercredi l'arrêt "immédiat" des attaques des Houthis contre des navires en mer Rouge, appelant tous les Etats à respecter l'embargo sur les armes visant les rebelles yéménites. Selon cette résolution, ces attaques "entravent le commerce international et sapent les droits et les libertés de navigation, ainsi que la paix et la sécurité de la région".
Mahmoud Abbas "engagé" pour une réforme de l'Autorité palestinienne, selon Antony Blinken
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a affirmé mercredi que Mahmoud Abbas était déterminé à réformer l'Autorité palestinienne, afin de potentiellement réunifier la bande de Gaza déchirée par la guerre et la Cisjordanie occupée. "Je ne veux pas parler au nom du président Abbas, mais je pense que ce que je retiens de cette réunion, c'est qu'il s'est engagé à le faire et qu'il est tout à fait prêt à aller de l'avant", a-t-il dit en réponse à une question de l'AFP.
Il a fait cette déclaration à Manama, capitale de Bahreïn, dans le cadre d'une tournée régionale qui l'avait menée juste avant en Israël et Cisjordanie. Il avait rencontré Mahmoud Abbas à Ramallah, dans le territoire palestinien occupé par Israël. Lors de cette réunion, "nous avons également parlé de l'importance de la réforme de l'Autorité palestinienne, de sa politique et de sa gouvernance, afin qu'elle puisse effectivement assumer la responsabilité de Gaza, et que Gaza et la Cisjordanie puissent être réunifiées sous une direction palestinienne", a-t-il dit.
Antony Blinken a réaffirmé le soutien de Washington à la création d'un Etat palestinien. Des ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Nétanyahou ont plaidé ces derniers jours pour une recolonisation de Gaza, voire le départ des Palestiniens sur place.
Le roi de Jordanie et les présidents égyptien et palestinien veulent plus de "pression" pour mettre fin à la guerre
Le roi Abdallah II de Jordanie et les présidents égyptien Abdel Fattah al-Sisi et palestinien Mahmoud Abbas ont appelé mercredi à "maintenir la pression" pour arrêter la guerre dans la bande de Gaza et protéger les civils palestiniens. Dans un communiqué à l'issue d'une rencontre à Aqaba, dans le sud de la Jordanie, les trois dirigeants ont aussi réaffirmé l'importance "d'assurer l'acheminement de secours et d'aide humanitaire à Gaza de manière permanente et suffisante".
Selon le communiqué, ils ont mis en garde par ailleurs contre "les tentatives de réoccuper des parties de Gaza ou d'y établir des zones de sécurité". Israël s'était retiré de la bande de Gaza en 2005, d'où l'Autorité palestinienne a été chassée en 2007 par le Hamas, vainqueur des élections palestiniennes un an plus tôt. Les trois dirigeants ont déclaré qu'ils allaient "s'opposer à tout projet israélien visant à déplacer les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza".
Ils ont convenu de "continuer à travailler conjointement en coordination avec les pays arabes et les pays influents (...) afin de parvenir à une paix juste et globale basée sur la solution à deux Etats".
Six morts dans une frappe sur une ambulance, selon le Croissant-Rouge
Sur le front militaire à Gaza, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements et fait état d'opérations dans les secteurs de Maghaziet Khan Younès, avec "plus de 150 cibles touchées", et 15 tunnels découverts. Selon un journaliste de l'AFP, ces zones ont subi d'intenses bombardements. Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs annoncé la mort de six personnes, dont quatre de ses secouristes, dans une frappe sur une ambulance dans le centre de la bande de Gaza, qu'il a attribuée à l'armée israélienne.
Un civil tué dans le sud du Liban par une frappe imputée à Israël
Un civil a été tué mercredi par un tir d'artillerie dans un village frontalier du sud du Liban, ont annoncé le maire de la localité et un média officiel, imputant ce bombardement à Israël. Il "a été tué par un tir d'artillerie israélienne alors qu'il se trouvait dans le jardin de sa maison", a déclaré Hassan Sheyyet, le maire de la municipalité du village de Kfarkila. La victime était "un civil, sans affiliation à un parti", a-t-il ajouté, sans plus de détails. Sa mort a aussi été confirmée par l'Agence de presse officielle libanaise Ani.