"Les partis rivaux sont en train de s'organiser" : au Proche-Orient, le Hamas prépare la succession de Mahmoud Abbas

Pendant qu'Israel est contraint de négocier avec le Hamas pour la libération des otages, l'Autorité palestinienne apparaît en retrait et son président Mahmoud Abbas de plus en plus isolé.

Mercredi 22 novembre au Caire (Egypte) des conseillers de la branche politique du Hamas ont échangé avec des conseillers de Marwan Barghouti, emprisonné depuis 20 ans en Israël, et de Mohamed Dahlan, ancien homme fort du Fatah à Gaza. Les deux hommes jouissent d'une grande popularité dans l'opinon palestinienne et incarnent l'opposition à Mahmoud Abbas. "Les partis rviaux sont en train de s'organiser", assure Sarah Daoud, docteur en sciences politiques. Elle connaît parfaitement les arcanes du pouvoir palestinien : "C'est l'organisation de l'opposition à Mahmoud Abbas qui est en train de se jouer et qui discute de l'après-mandat et de l'organisation d'un scrutin". Un scrutin pour élire le successeur d'Abbas, lui qui s'est toujours refusé à organiser des élections législatives et présidentielles.

"Le Hamas, aux yeux de beaucoup de Palestiniens, est l'un des partis, avec le Jihad Islamique, qui incarne la résistance à l'occupation".

Sarah Daoud

à franceinfo

"Mahmoud Abbas a été nommé, il n'a pas été élu comme successeur de Yasser Arafat", souligne Sarah Daoud. En perte de légitimité, Mahmoud Abbas ne représente plus le nationalisme palestinien face au Hamas, qui a relégué l'Autorité palestinienne à un rôle de second plan. Joe Biden l'a bien compris lui qui milite pour une autorité palestinienne "revitalisée" autrement dit avec de nouveaux cadres pour faire contre-poids aux Islamistes du Hamas.