Guerre en Ukraine : une interprète de la Commission européenne soupçonnée d'espionnage pour le compte de la Russie

Une affaire digne d'un film. Les chefs d'Etats et de gouvernements européens ont-ils été espionnés par une interprète, lors du sommet qui les a réunis à Bruxelles, fin décembre 2024 ? La Commission européenne a confirmé, mercredi 9 juillet, qu'une traductrice a bien pris des notes lors d'une rencontre des dirigeants européens avec leur homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, confirmant une information du Monde. Or, cette pratique est totalement interdite.

En effet, pour les interprètes au sein des institutions européennes, la règle est on ne peut plus claire : leur travail consiste exclusivement à traduire oralement les propos des intervenants, lors des réunions auxquelles ils assistent. Et en aucun cas, donc, à prendre des notes écrites, qui pourraient ensuite être transmises et exploitées ailleurs.

"Incident lié à la prise de note"

Face aux risques d'espionnage, la Commission européenne veut se montrer intraitable. C'est précisément ce qui a valu à une traductrice ukrainienne d'origine russe d'être mise à pied, en décembre dernier. Prise en flagrant délit par ses collègues, qui l'ont vue depuis leurs cabines voisines en train de prendre des notes pendant un échange entre les dirigeants européens et Volodymyr Zelensky. 

L'enjeu était alors de taille : ce 19 décembre 2024, il s'agissait de calibrer l'ampleur du soutien européen à l'Ukraine, quelques jours après l'élection de Donald Trump qui menaçait déjà de s'en désengager.

À ce stade, aucun lien d'espionnage avec la Russie n'a été formellement établi. La Commission européenne reconnaissant simplement un "incident lié à la prise de note", qui l'a tout de même conduite à ne plus solliciter les services de l'interprète en question.