Élection présidentielle en Roumanie : "Il y a évidemment eu des ingérences de la France, d’élus français, dans ces élections", affirme Jordan Bardella
"Il y a évidemment eu des ingérences de la France, d’élus français" dans l'élection présidentielle en Roumanie la semaine dernière, estime mercredi 21 mai, sur France Inter, Jordan Bardella. Dimanche dernier, Pavel Durov, le fondateur russe de la messagerie Telegram, a affirmé que Paris avait tenté de peser sur cette élection. Des accusations relayées mardi par le candidat nationaliste George Simion, battu au second tour, qui a décidé de saisir la justice pour obtenir l'annulation du scrutin, invoquant "des ingérences extérieures", notamment de la France. Visés par ces accusations, les services secrets extérieurs français (DGSE) les ont "réfuté avec vigueur", tout comme le gouvernement français.
Soulignant "la tentation d’Emmanuel Macron de s’ingérer dans les élections", Jordan Bardella estime qu'"il y a évidemment eu des ingérences de la France, en tout cas d’élus français" en Roumanie. "Lorsque la cheffe des macronistes au Parlement européen [Valérie Hayer] dit la phrase suivante : 'Nous allons mener une campagne énergique pour s'assurer que le prochain président de la Roumanie soit pro-européen', ça pose un problème", poursuit-il. Valérie Hayer avait déclaré sur franceinfo le 10 mai vouloir "mener une campagne active" pour "soutenir le candidat centriste pro-européen", notamment en "organisant des réunions dans tous les pays, y compris en France, pour appeler la diaspora, les Roumains qui vivent en France, à participer à cette élection".
"Ingérences à géométrie variable"
En novembre, un premier scrutin présidentiel avait été annulé par la Cour constitutionnelle roumaine après des soupçons d'ingérence russe. "Je note qu’on a la lutte contre les ingérences à géométrie variable", estime le patron du RN. "On a le sentiment qu'il y a des ingérences qui, au motif qu'elles iraient dans un soutien à la Commission européenne et à l'Union européenne, seraient tolérées. Toutes les ingérences doivent être combattues. Et il est vrai que la France, et en l'occurrence des élus français sur ce sujet ne se sont pas tenus avec la hauteur et la retenue nécessaire", insiste-t-il, tout en reconnaissant que des membres du RN sont allés de leur côté soutenir en Roumanie le candidat pro-russe George Simion.
Par ailleurs, dans ses accusations, Pavel Durov avait visé directement le chef des renseignements français. Soulignant que ces accusations "sont très gaves", Jordan Bardella estime qu'"il faut qu’il puisse y avoir une enquête, que les uns et les autres puissent donner leur vérité et s'expliquer".