Assurance-vie : visualisez l'envol des dépôts des épargnants français pour ces produits financiers

C'est un succès qui ne se dément pas depuis le début de l'année. Les placements en assurance-vie des Français ont atteint un nouveau record au mois de juin, avec un total de 97,8 milliards d'euros cotisés depuis le 1er janvier. Un tel montant n'avait jamais été atteint sur cette période, d'après les données communiquées jeudi 31 juillet par France Assureurs, le principal représentant dans le secteur.

L'engouement pour ce type de placement financier se mesure avec l'évolution de la collecte nette, c'est-à-dire la différence entre les montants déposés chaque mois sur des contrats d'assurance-vie et les prestations (les retraits d'argent) qui ont été versées sur la même période. Cet indicateur représenté sur le graphique ci-dessous dessine une courbe qui s'envole depuis le début de l'année 2025 à des niveaux jamais observés ces dix dernières années. 

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En juin dernier, la collecte nette a ainsi atteint près de 5 milliards d'euros, soit le double du montant observé un an plus tôt. Un phénomène qui s'explique d'abord par le contexte politique et économique actuel. Le débat sur la réduction du déficit budgétaire, souvent accompagné de perspectives de hausses d'impôts, encourage notamment les retraités à verser davantage d'argent sur leurs assurances-vie, au détriment de la consommation, explique ainsi le président du Cercle de l'épargne, Philippe Crevel. Les épargnants capitalisent aussi plus volontiers les intérêts générés par leurs placements, au lieu de les retirer.

Le livret A n'a plus la cote

En juin, l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a relevé dans une note que le taux d'épargne des Français au premier trimestre avait atteint son niveau record depuis 45 ans, hors crise Covid-19, avec 18,8% des revenus mis de côté. Mais l'assurance-vie profite également de la baisse de la rentabilité des produits d'épargne, en particulier du livret A, dont le taux est en baisse depuis le début de l'année. Dès lors, les épargnants privilégient l'assurance-vie qui est plus rémunératrice, mais qui peut toutefois se révéler beaucoup plus risquée, selon le type de contrat choisi.

Une telle évolution fait les affaires des grandes banques françaises comme le Crédit agricole, la Banque postale, le Crédit mutuel, la BNP Paribas ou encore la Société générale. Ces établissements sortent gagnants grâce à leurs filiales d'assurances qui concentrent l'essentiel des placements en assurance-vie, dont le total des encours a atteint 2 052 milliards d'euros en juin. La barre des 2 000 milliards avait été dépassée pour la première fois en janvier.