"Année blanche", suppression de jours fériés… Les principales mesures voulues par François Bayrou pour économiser 44 milliards d'euros dans le budget 2026

"ll est des moments dans l'histoire des peuples où ils ont rendez-vous avec eux-mêmes, et ce moment est un de ceux-là." C'est par ces mots, à la tonalité grave, que François Bayrou a commencé son discours pour présenter son plan d'économies pour la France. Attendu au tournant par les oppositions, le Premier ministre a déroulé sa feuille de route, mardi 15 juillet, pour économiser près de 44 milliards d'euros. Objectif : sortir le pays de la "malédiction" de l'endettement et ramener le déficit budgétaire à 2,8% du produit intérieur brut (PIB) en 2029.

"Tout le monde devra participer à l'effort face à l'ampleur de l'enjeu", a prévenu le chef du gouvernement, à l'exception du secteur de la défense, en raison du contexte international avec la guerre en Ukraine et la guerre dans la bande de Gaza. Parmi les mesures annoncées : le gel des dépenses en 2026 via une "année blanche" et la suppression de deux jours fériés. Voici ce qu'il faut retenir de ces annonces.

Faire de 2026 une "année blanche"

Comme redouté par certains, François Bayrou a confirmé que 2026 serait "une année blanche" en termes de dépenses publiques. L'ensemble des prestations sociales seront maintenues à leur niveau, sans exception, a-t-il assuré. "Une année blanche, c'est une année où on aura exactement le même montant des retraites que celui qu'on avait en 2025", a notamment expliqué François Bayrou. Tout en minimisant les conséquences pour le pouvoir d'achat, en raison de la quasi "disparition de l'inflation qui nous attend".

Du côté des fonctionnaires, "il n'y aura pas de mesures de revalorisation générale ou catégorielles dans les ministères", a annoncé le Premier ministre, précisant que "les règles d'avancement dans la carrière des fonctionnaires" seront en revanche "intégralement respectées".

Supprimer deux jours fériés : le lundi de Pâques et le 8-Mai

Cette idée était également dans les tuyaux. Elle a été confirmée par François Bayrou. Afin de "travailler plus" pour "produire plus", le chef du gouvernement propose de supprimer deux jours fériés, à savoir le lundi de Pâques, "qui n'a aucune signification religieuse", et le 8-Mai, jour de l'armistice de la Seconde guerre mondiale. Selon le Premier ministre, le "mois de mai est devenu un véritable gruyère, où l'on saute de ponts en viaducs de congés".

Dérembourser des médicaments qui ne sont pas liés avec les affections de longue durée

Du côté de la Sécurité sociale, François Bayrou veut "responsabiliser les patients pour que le coût de la santé soit plus concret pour nos concitoyens". Il prévoit d'"engager une réforme en profondeur de prise en charge" des affections longue durée (ALD) avec, "dès 2026, des mesures visant à sortir du remboursement à 100% des médicaments qui sont sans lien avec les affections déclarées". Toujours dans le secteur de la santé, le plafond des franchises médicales sera par ailleurs porté de 50 à 100 euros.   

Remplacer l'abattement fiscal des retraités par un forfait 

Pour faire des économies, François Bayrou entend aussi supprimer l'abattement fiscal de 10% sur les revenus des retraités, une niche fiscale qui s'applique aussi aux pensions alimentaires et aux pensions d'invalidité. Cette mesure toucherait tous les retraités imposables, soit 14,96 millions de ménages. En compensation, le Premier ministre a annoncé la création d'un forfait annuel, "ce qui permettra d'avantager les petites retraites, de garantir un pouvoir d'achat inchangé aux retraites moyennes et de remettre dans le droit commun les retraites les plus importantes".

Créer une "contribution de solidarité" pour les "plus hauts revenus"

En martelant que "l'effort de la nation se doit d'être équitable" pour redresser les finances publiques, le chef du gouvernement a annoncé la création d'une "contribution de solidarité" pour les Français "les plus fortunés", sans préciser davantage les contours de cette proposition. Cette contribution "devra faire participer à l'effort national les plus hauts revenus", a déclaré François Bayrou, en rappelant aussi sa volonté de "lutter contre l'optimisation abusive des patrimoines non productifs".