La vie privée de militaires, diplomates et politiques exposée par la géolocalisation, selon une enquête

Dans le cadre d’une enquête nommée « TrackingFiles », « L’Œil du 20 heures » de France 2 et franceinfo ont épluché des millions de données de géolocalisation, enregistrées par des téléphones, leur permettant de suivre les déplacements de 11,7 millions d’appareils. Centrales nucléaires, bases militaires, ministères… « La facilité avec laquelle il est possible d’identifier le domicile et les habitudes d’employés de ces sites sensibles donne le vertige » et révèle « des failles de sécurité insoupçonnées », alertent les journalistes.

Bases militaires, Élysée et sous-marins nucléaires

À partir de ces données, France 2 et franceinfo ont obtenu des éléments précis sur des personnes fréquentant des sites sensibles, notamment leurs lieux de travail, domiciles, proches, trajets habituels, commerces… Rade de Brest (qui abrite les sous-marins nucléaires français), centre d’entraînement militaire de Mailly-le-Camp, quartier général d’une unité secrète de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : des informations concernant les personnes fréquentant des structures militaires françaises hautement confidentielles ont été facilement récupérées par les journalistes. Le monde politique, notamment à travers l’Élysée et le Sénat, est également présent dans les données de géolocalisation épluchées par France 2 et franceinfo.

« Ces exemples ne sont qu’une goutte d’eau dans les dizaines de millions de téléphones dont le suivi est rendu possible par ces données », estime les journalistes. « Préfectures, commissariats, aéroports font partie des autres lieux sensibles, pour lesquels il est possible d’accéder plutôt facilement à des informations et sans les autorisations communément requises », énumèrent-ils.