Le président palestinien Mahmoud Abbas organise sa succession en promouvant un proche conseiller

Est-ce un nom qui comptera dans l'avenir de la Palestine ? Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, 89 ans, a désigné, samedi 26 avril, un proche conseiller, Hussein al-Cheikh, comme vice-président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), faisant de lui son possible successeur. Ce poste de vice-président avait été formellement établi jeudi, à l'initiative de Mahmoud Abbas, pour renforcer les institutions palestiniennes et aider à une plus large reconnaissance de l'Etat palestinien.

Fondée en 1964, l'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens, à l'exception notable du mouvement islamiste Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et de son allié, le Jihad islamique. Les bailleurs de fonds internationaux de l'Autorité palestinienne, qui exerce un contrôle relatif sur une partie des Territoires palestiniens, réclament de longue date des réformes au sein de celle-ci et de l'OLP. Mahmoud Abbas préside l'OLP depuis 2004 et a été élu président de l'Autorité palestinienne début 2005. Il n'a jamais quitté le poste, aucune nouvelle élection présidentielle n'ayant été organisée depuis.

Un vice-président passé par les prisons israéliennes

Agé de 64 ans, Hussein al-Cheikh est un vétéran du mouvement Fatah de Mahmoud Abbas. Il a passé plus de dix ans dans les prisons israéliennes à la fin des années 1970 et au début des années 1980, période durant laquelle il a appris l'hébreu. En 2022, il a été nommé secrétaire général du comité exécutif de l'OLP. Il est aussi le chef de son département des négociations et le chef d'un comité supervisant les missions diplomatiques palestiniennes à l'étranger.

Mahmoud Abbas avait annoncé son intention de créer un poste de vice-président en mars, lors d'un sommet au Caire sur l'avenir de la bande de Gaza après la guerre en cours entre Israël et le Hamas. Cette innovation "n'est pas une mesure de réforme, mais plutôt une réponse à une pression extérieure", a commenté Hani al-Masri, chercheur au Centre palestinien de recherche politique et d'études stratégiques. Selon lui, "ce qui est nécessaire", c'est un poste de vice-président au sein l'Autorité palestinienne elle-même, "à qui les pouvoirs pourraient être transférés". A la mort de Mahmoud Abbas, le vice-président de l'OLP sera probablement appelé à devenir le chef par intérim de l'organisation ainsi que de l'Etat de Palestine, reconnu par près de 150 pays.