Turquie : accusés de "terrorisme", trois maires pro-kurdes destitués
Trois maires issus du Parti de l'égalité des peuples et de la démocratie (DEM, ex-HDP), principal parti pro-kurde turc, ont été démis de leurs fonctions après avoir été accusés de "terrorisme", a annoncé, lundi 4 novembre, le ministère turc de l'Intérieur.
Les maires des grandes villes de Mardin et de Batman, et celui de la localité de Helfeti, toutes trois situées dans le sud-est à majorité kurde du pays, ont été remplacés par des gouverneurs nommés par l'État, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le maire de Mardin Ahmet Türk, figure populaire du mouvement kurde, âgé de 82 ans, avait déjà été démis de ses fonctions et emprisonné plusieurs mois lors de précédents mandats, le pouvoir turc l'accusant de liens avec les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Attentat du PKK
Ahmet Türk et les deux autres maires pro-kurdes avaient été élus lors des élections locales de mars, qui se sont soldées par une large victoire de l'opposition au détriment du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan.
Ces destitutions interviennent quelques jours après l'arrestation pour des liens présumés avec le PKK d'un maire d'arrondissement d'Istanbul issu du principal parti de l'opposition turque (CHP, social-démocrate).
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a revendiqué le 25 octobre sur son compte Telegram l'attentat commis le 23 octobre près d'Ankara visant le siège des industries de défense (TAI), précisant qu'il voulait envoyer un "message" au gouvernement. L'attentat a fait cinq morts et 22 blessés et a été rapidement attribué au PKK par les autorités turques.
Avec AFP