REPORTAGE. "On se bat pour protéger notre démocratie" : à l'approche des élections législatives, l'inquiétude des pro-UE dans une Moldavie coupée en deux

La Moldavie, un petit pays aux frontières de la Russie, joue une partie de son avenir dimanche 28 septembre. Cet ex-pays d'URSS renouvelle son Parlement, dans un pays est coupé en deux entre la majorité actuelle, pro-européenne ou le parti pro-russe, piloté depuis Moscou.

Franceinfo est parti à la rencontre des habitants de Chisinau, la capitale où les partisans du rapprochement avec l'Europe sont inquiets. En bonnet rouge, Marina, 55 ans, vend des choux sur le marché de Chisinau. Elle a une sœur à Toulouse et un fils à Londres. La Moldavie compte 2,5 millions d'habitants, alors qu'1,5 million de ressortissants vivent à l'étranger, en particulier en Europe. "Tous les Moldaves veulent rejoindre l'Union européenne. Parce que nos enfants sont là-bas. Nous avons des passeports roumains. Mon fils habite en Grande-Bretagne. Je vais souvent le voir. Tout le monde préfère être du côté de l'Europe, pas de la Russie. "

Foulard vert noué autour du cou, Raïssa vit à Chisinau depuis 1971. Ces dernières années, elle a vu les résultats des investissements européens. "Nous voulons rejoindre l'Union européenne parce qu'elle nous aide beaucoup sur la construction, les retraites. Ils réparent les musées et les parcs. Ils font beaucoup."

"La Russie a toujours eu d'autres plans pour nous"

Ici même les partis pro russes n'osent pas critiquer ouvertement l'Europe. Tee-shirt rouge frappé du marteau et de la faucille, Igor milite pour les candidats du Bloc patriotique : "Dans le programme, il est écrit qu'ils veulent avoir des liens des deux côtés. Ce n'est pas seulement une histoire d'être pour la Russie ou être contre l'Europe. Ils pensent que c'est mieux quand on s'entend avec tout le monde."

Covid, guerre en Ukraine, crise énergétique... En dépit des circonstances, la Moldavie continue les réformes pour intégrer l'Union européenne d'ici à 2030. "On se bat pour protéger notre démocratie et notre souveraineté, explique Iulian Groza, ancien vice-ministre des Affaires étrangères, responsable de l'intégration européenne. Mais la Russie a toujours eu d'autres plans pour nous. Son objectif, c'est de ne pas permettre aux pays de se développer et de poursuivre sa voie vers l'Union européenne, en empêchant a minima les pro-européens d'être majoritaires au Parlement."

Lors de ces législatives, le rôle de la diaspora moldave traditionnellement pro-européenne sera crucial. Elle représente 20% du corps électoral.