Energie : les trois Etats baltes se détachent du réseau électrique russe pour rejoindre le système européen

Si l’électricité venait à manquer dans les pays baltes, ce sont désormais les pays européens qui viendraient à la rescousse, et non plus la Russie. Samedi 8 février, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie rejoignent le système électronique continental de l'Union européenne. Ils fonctionneront d'abord en "mode isolé", avant de s'intégrer au réseau électrique européen via la Pologne. Les responsables lituaniens et polonais entameront ensuite le processus de synchronisation, dimanche 9 février.

Pour les pays baltes, 35 ans après avoir regagné leur indépendance, c'est un pas supplémentaire pour s’affranchir de l’héritage de l’occupation soviétique. "C’est la dernière étape de sortie d’un système énergétique qui était entièrement dépendant d’un Etat qui n’est pas un pays ami", a déclaré le Premier ministre lituanien, Gintautas Paluckas. "La Russie ne peut plus utiliser l'énergie comme outil de chantage", s’est également réjouie Kaja Kallas, ex-Première ministre estonienne, sur X, vendredi 7 février. "C'est une victoire pour la démocratie", a-t-elle ajouté.

Techniquement, cette synchronisation est une affaire de fréquence. Elle ne sera plus régulée par une autorité centrale, comme auparavant par Moscou, mais par les pays baltes eux-mêmes. Des aménagements ont été nécessaires, mais les trois pays s'y préparent depuis 2007. "Il a fallu améliorer les sites de production existants en augmentant leur capacité de production, mais aussi créer de nouvelles connexions électriques", explique Reinis Aboltins, expert énergie à la commission des services publics en Lettonie.

Il existe depuis 2015 un câble électrique sous-marin entre la Suède et la Lituanie. Plus récemment une connexion terrestre entre la Lituanie et la Pologne a également été établie. Si les autorités assurent que tout est prêt, certaines craintes demeurent chez les citoyens baltes : en Estonie, les médias ont relevé une forte progression des achats de générateurs, par crainte de pannes massives.