Fake news et arguments archaïques : comment les réacs et l’extrême droite s’attaquent à l’éducation à la vie affective et sexuelle
« Les enseignants vont expliquer aux enfants comment se masturber. » Depuis des semaines, de nombreux parents d’élèves s’inquiètent. « Ils se sont mis en tête que nous allons enseigner des pratiques sexuelles aux tout-petits », raconte Stéphanie, directrice d’une école maternelle en Seine-Saint-Denis. Car le programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars), qui entrera en vigueur en septembre dans les écoles, collèges et lycées – aussi bien publics que privés sous contrat –, est victime d’une offensive de la part des réactionnaires, qui agitent les pires fausses informations.
Commandé par l’ancien ministre de l’Éducation Pap Ndiaye il y a trois ans, ce programme a pour but de promouvoir l’égalité, transmettre des valeurs fondamentales comme le respect de soi et des autres, prévenir les discriminations et lutter contre les violences et le harcèlement, en plus d’apporter, selon les âges, des informations sur la sexualité, le consentement, les maladies sexuellement transmissibles et la contraception. Ces cours devraient avoir lieu partout en France depuis 2001. Mais faute de moyens humains et de projet concret, seuls 15 % des élèves y ont assisté. Le ministère a de plus longtemps jugé le sujet « délicat ». Tout du moins pour certains parents d’élèves qui considèrent le programme trop « woke » et « militant ».
Collectifs d’extrême droite et complotiste
« Cette nouvelle version de l’Evars a pour but de décrire en détail comment faire un cunnilingus ou une fellation. C’est inadmissible ! Enseigner à envoyer des photos dénudées, c’est