La dernière note de conjoncture de l'Insee met à mal les ambitions de croissance du gouvernement

L'Insee revoit ses prévisions de croissance à la baisse : 0,1% au premier trimestre, puis 0,2% au deuxième trimestre, écrit l'Institut national de la statistique et des études économiques dans sa note de conjoncture publiée jeudi 18 mars. Elle tempère les ambitions du gouvernement, qui visait une croissance de 0,9% cette année. L'Insee explique notamment tenir compte du contexte international.

Le titre de cette note est évocateur : "Désordre mondial, croissance en berne". Cela donne une idée du contenu des prévisions, qui utilisent beaucoup le conditionnel. Au premier semestre, "l'économie française continuerait de tourner au ralenti", nous dit l'Insee, qui met en avant la consommation comme principal moteur de l'économie française.

L'Insee explique ses prévisions par l'environnement international, plus dégradé, évoquant notamment les hausses ou menaces de hausses des droits de douane américains. Autre facteur : les économies budgétaires, car la consommation publique a été un "moteur sans faille de la croissance depuis deux ans", peut-on lire dans la note. Les investissements des entreprises, eux, resteraient moroses. Et le taux de chômage devrait remonter à 7,6% en juin.

Pour tenir l'objectif du gouvernement, de 0,9% de croissance en 2024, il faudrait que "des aléas positifs se manifestent dès le début de l'année", explique l'Insee. Des droits de douane moins élevés que prévu, des cours du pétrole plus faibles ou une baisse plus marquée du taux d'épargne des ménages.