Pourquoi la proposition de loi sur le retour des "super promotions" sur les produits d'hygiène divise consommateurs et industriels

Les "super promotions" vont-elles faire leur retour alors qu'elles sont interdites depuis le 1er mars 2024 sur les produits d'hygiène, d'entretien et de beauté ? Lundi 17 mars, les députés ont examiné une proposition de loi visant à autoriser à nouveau ces remises de plus de 34%. Les sénateurs en débattront à la fin du mois de mars. Si les consommateurs n'attendent que ça, vendeurs et fournisseurs, eux, sont très divisés. 

À Paris, au milieu des HLM, rue d'Alésia, dans le 14e arrondissement, Dali est plus que favorable au retour des "super promotions" au rayon hygiène : "Ça m'intéresse totalement sur le papier toilette, les mouchoirs. On aimerait bien que les prix baissent un peu, que ça nous aide un petit peu"

"Ça coûte plus cher depuis qu'il n'y a plus de promotions donc on attend qu'elles reviennent impatiemment. On en a besoin".

Myriam, une habitante du 14e arrondissement de Paris

à franceinfo

"Il faut que la loi change, pour l'ensemble des gens, car il y a de sacrés besoins", assure aussi Marie-Hélène, une autre habitante du quartier. 

Les industriels s'opposent à cette proposition de loi 

Ce texte prévoit d'autoriser à nouveau les moins 70%, les moins 80% sur les couches pour bébés, les lessives, les rasoirs jetables ou encore, les shampoings. Cette proposition de loi a été déposée par l'ancien ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, et par son collègue à l'Assemblée, Julien Dive. Les deux élus n'ont pas souhaité répondre aux questions de franceinfo. 

C'est en effet un texte polémique. Les industriels s'y opposent. Il n'est pas question pour eux de revenir à des prix cassés. 

"Dans la grande majorité des cas, c'est l'industriel qui paie les promotions. C'est pris sur sa marge".

Léonard Prunier, de la Fédération des petits fournisseurs

à franceinfo

"Quand la promotion est trop forte, l'entreprise se retrouve à perte. Aujourd'hui, parmi nos PME qui travaillent dans ce secteur de la droguerie et des produits d'hygiène, il y en a 50% en déficit. Ça ne va pas", souligne Léonard Prunier, président de la Fédération des petits fournisseurs. 

De son côté, la grande distribution pleure ces promotions qui attirent les clients, dans un contexte de guerre des prix. Les lobbies sont donc au travail en coulisses pour tenter d'emporter la décision.