Comment transformer un simple remaniement en crise politique? Les prétentions de François Bayrou et la procrastination d’Emmanuel Macron ont conduit à cet imbroglio de trois jours qui ne fera peut-être pas de dégâts durables dans la majorité, mais qui n’aura pas aidé à démontrer que l’heure d’un vrai rebond du quinquennat avait sonné.
Le président du MoDem a été trop présomptueux. Sa relaxe dans l’affaire des assistants au Parlement européen - ternie par l’appel du parquet - a été pour lui un soulagement compréhensible. Mais il a cru trop rapidement qu’elle lui rouvrait le champ de tous les possibles. Il a cru aussi excessivement que le lien particulier qui l’unissait au chef de l’État l’exemptait de passer par tout intermédiaire, fût-il premier ministre. Il a cru enfin qu’avoir fait élire Macron en 2017 rendait redevable à vie le président réélu en 2022. Bayrou a trop espéré ; il n’a rien eu.
Pourtant, l’hôte de l’Élysée lui-même avait fait de cette relaxe un fait politique autorisant un…