Élections des chambres d'agriculture : "On est plutôt satisfaits" des premiers résultats, se réjouit Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale
"On est plutôt satisfaits", a réagi, jeudi 6 février, sur franceinfo Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination rurale, alors que les premiers résultats des élections aux chambres d'agriculture montrent une percée du syndicat agricole, délogeant la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs de la présidence dans plusieurs départements.
"Il faut rendre l'agriculture aux agriculteurs", affirme Véronique Le Floc'h qui dénonce les politiques "menées ces 30, 40 dernières années" qui n'avaient selon elle "qu'un seul objectif". "C'était d'approvisionner l'agro-industrie, c'était de s'inscrire dans une politique destinée à l'export. Donc c'était une politique qui n'était pas tournée vers les agriculteurs, mais vers l'agro-industrie." Avec les résultats des élections aux chambres d'agriculture, "les agriculteurs ont fait un choix de dire que ce système ne peut plus durer".
"On ne peut plus perdre d'exploitations agricoles"
La patronne de la Coordination rurale estime que son syndicat "a tout le soutien de la population française". "On ne peut plus perdre d'exploitations agricoles", alerte Véronique Le Floc’h. Selon elle, dans les années 2000, il y avait "un peu plus d'un million d'exploitations". Aujourd'hui, "il n'en reste que 400 000. On en a perdu 100 000 en dix ans. Est-ce qu'on va continuer ou pas ?"
La Coordination rurale entend appliquer son programme qui s'inscrit "dans ce que chacun des consommateurs souhaite : la souveraineté alimentaire, des produits de qualité, un entretien du territoire et surtout de nombreuses installations, des transmissions des exploitations qui ne sont pas financiarisées, qui restent la propriété d'agriculteurs qui sont maîtres chez eux", détaille la patronne du syndicat.
"Tout ça devient invivable"
L'objectif de Véronique Le Floc’h pour les six ans à venir dans les Chambres d'agriculture que la Coordination rurale va gouverner est "de maintenir le maximum d'exploitations". "Ça veut dire que lors de chaque départ en retraite, on fasse en sorte que l'exploitation n'aille pas forcément à l'agrandissement, comme c'était aujourd'hui trop souvent le cas", détaille la présidente du syndicat agricole.
Elle rappelle que c'est ce qui a "conduit aujourd'hui à ce mal-être qu'on vit en agriculture, avec des surcharges de travail, tellement on a grossi nos exploitations". Véronique Le Floc'h pointe encore le "harcèlement administratif, ces sur-normes". "Tout ça devient invivable." La Coordination rurale veut "sauver notre agriculture française", avec "des exploitations vivables, viables, transmissibles" et "ne pas entraîner des jeunes dans la difficulté dès leur installation".