Agriculture : «Le problème n'est pas les normes», estime Sandrine Rousseau

«Je comprends la colère». Alors que la gronde des agriculteurs enfle et se durcit, avec de nombreuses actions prévues cette semaine partout en France, la députée écologiste Sandrine Rousseau a affirmé son soutien à la profession. Tout en posant sa propre analyse de la situation. Pour l’élue de Paris, le problème n’est pas dans les restrictions imposées par Bruxelles, mais plutôt dans le système agricole qui favorise les géants de la distribution au détriment des petits producteurs.

«Je soutiens les agriculteurs surendettés et qui n'ont pas les moyens de vivre», a assuré Sandrine Rousseau, invitée de Sud Radio ce lundi, rappelant qu'un agriculteur sur 5 est en dessous du seuil de pauvreté. «Mais je ne suis pas pour qu'on continue le modèle agricole tel qu'il est actuellement», a-t-elle déclaré.

L’élue s'inquiète notamment de l’usage des pesticides, aux conséquences dévastatrices sur les oiseaux et la biodiversité de manière générale. Selon elle, certains agriculteurs «surutilisent» les produits chimiques. Elle déplore également les impacts des mégabassines sur le «cycle de l'eau», et la «disparition des haies».

Grand plan de transformation

Lundi matin, la FNSEA a redit sa détermination et prédit des actions «toute la semaine» et «aussi longtemps que nécessaire». L’objectif, obtenir notamment «une simplification des normes administratives et réglementaires» imposées par la Commission européenne. «Le sujet n'est pas les normes», a insisté pour sa part Sandrine Rousseau, pointant plutôt les acteurs de la grande distribution. «Quand on sait que Lactalis fait 20 milliards de chiffres d'affaires, le sujet n'est pas la protection de l'environnement, mais comment on réorganise le secteur agricole».

La députée de la 9ème circonscription de Paris prône ainsi «un grand plan de transformation de l'agriculture», au moyen d’une «une discussion intelligente» avec les professionnels du secteur, «car personne n'a la solution aujourd'hui», estime-t-elle.