La CDU à 28% devant l’AfD à 20% : l’Allemagne vire très à droite
Le parti chrétien-démocrate (CDU-CSU) est arrivé en tête du scrutin de ce 23 février avec un peu plus de 28 % des voix, selon les estimations rendues publiques après la fermeture des bureaux de vote. Il devance l’AfD, qui réalise un peu plus de 20 % des suffrages. Le SPD s’effondre et réalise autour de 16 %, le plus faible score de toute son histoire. Les Verts sont également en recul (à un peu plus de 12 %). Cette configuration risque de rendre extrêmement difficile la constitution d’une nouvelle coalition gouvernementale. Die Linke crée la sensation en atteignant plus de 8,5 % des suffrages alors que ce parti était donné moribond, largement sous la barre des 5 %, en novembre dernier.
Le scénario d’une grande coalition (CDU-SPD), un retour à l’époque Merkel après une courte parenthèse de trois ans et demi, qui était privilégié par nombre d’observateurs autorisés et souhaité par le vainqueur du scrutin, Friedrich Merz, le patron de la CDU et futur chancelier, apparaît très incertain. Les deux ex-grands partis de l’échiquier, jadis ultra-dominants, sont clairement minoritaires en voix.
Les réformes structurelles libérales du futur chancelier
La seule issue plausible pour une Allemagne qui entendrait instaurer un barrage républicain face à la menace d’extrême droite semble ne plus reposer que sur une coalition tripartite rassemblant CDU-CSU et SPD et Verts. À moins que les deux formations données hier soir autour de 5 %, le parti libéral (FDP) et l’Alliance Sahra Wagenknecht, ne parviennent ni l’une ni l’autre à franchir la barre qualificative d’entrée dans la chambre basse du Parlement allemand. Leur élimination du Bundestag pourrait redistribuer en effet in extremis les cartes en permettant à la CDU et au SPD d’obtenir en sièges, sur le fil, une majorité absolue de députés.