Droits de douane : l'UE et d'autres pays seront "probablement" frappés par plus que le plancher de 10%, annonce un ministre américain
Nouvelle menace. Les partenaires commerciaux qui exportent beaucoup vers les Etats-Unis se verront "probablement" imposer plus de droits de douane que le plancher de 10% qui s'applique à tous depuis avril, a déclaré jeudi 8 mai le ministre américain du Commerce. "Le plancher de 10%, c'est pour tous ceux qui ont des échanges équilibrés avec nous", comme le Royaume-Uni, a expliqué le ministre Howard Lutnick sur la chaîne de télévision CNBC. Il a ajouté que les droits de douane seront "probablement plus élevés" pour les pays qui exportent plus vers les Etats-Unis que l'inverse, comme l'Union européenne.
Donald Trump a par ailleurs annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d'un compromis "historique" avec Londres, avant de tenter d'obtenir ce week-end des avancées avec un partenaire moins conciliant : Pékin. Le président américain s'est dit "ravi" d'annoncer un accord "historique" le jour anniversaire de la victoire des Alliés en 1945. Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a lui aussi salué un "jour historique".
"Une volonté de plus en plus désespérée"
Donald Trump a assuré que le Royaume-Uni allait s'ouvrir davantage aux produits américains, "en particulier pour le bœuf américain, l'éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs". Depuis Londres, Keir Starmer a parlé d'un accord "extrêmement important" pour l'industrie automobile et la sidérurgie britanniques. La nouvelle n'a pas enchanté les constructeurs américains, qui estiment que leur secteur pâtit des nouvelles mesures douanières des Etats-Unis.
L'empressement des Etats-Unis à annoncer un compromis encore vague, et dont les détails restent à discuter, "révèle une volonté de plus en plus désespérée [du gouvernement Trump] de revenir sur les droits de douane avant qu'ils n'affectent la croissance et l'inflation", a estimé Paul Ashworth, économiste chez Capital Economics. Le président américain a assuré qu'il n'exagérait pas la signification de l'accord, décrivant un compromis à la portée "maximale". Les produits britanniques restent davantage taxés à leur entrée aux Etats-Unis qu'avant le retour du milliardaire à la Maison Blanche.