« Les positions israéliennes en territoire libanais violent la résolution de l’ONU », dénonce la Finul

La ​​mission de la Finul a-t-elle changé avec la dernière guerre dans le sud du Liban ?

Nos tâches restent les mêmes, elles nous ont été confiées par la résolution 1701 du Conseil de sécurité : surveiller la situation sur le terrain, rendre compte au Conseil de sécurité de ce qui se passe. En revanche, la façon dont nous pouvons le faire a changé et nous sommes en train de nous adapter à la nouvelle situation. Tout au long de la période du dernier conflit, par exemple, nous avons suspendu nos patrouilles à pied.

C’était devenu trop dangereux pour les soldats sans que cela nous permette d’accomplir beaucoup plus d’observations. Nous avons donc fait beaucoup plus en termes d’opérations de lutte contre les tirs de roquettes et de patrouilles en véhicule. Et jusqu’à ce que le Conseil de sécurité redéfinisse notre mission, c’est ce que nous continuerons à faire.

Quelle a donc été la tâche la plus difficile ?

Le 1er octobre, les forces israéliennes ont envahi le Liban, commettant une incursion terrestre. Les responsables israéliens nous ont informés et réclamé que nous quittions nos positions près de la ligne bleue. Nous ne l’avons pas fait. Les soldats de la paix sont restés là pendant tout le conflit. Nos positions se situent sur la ligne bleue, entre les territoires libanais et israélien. Il y avait beaucoup de violence dans ces zones.

Les soldats de la paix sont restés dans leurs bases et ont pu surveiller, signaler et effectuer certaines des tâches. Cela s’avérait extrêmement difficile, car ils ont été touchés et même pris dans des tirs croisés. Parfois, c’était clairement délibéré sans que nous en connaissions la raison. ​​Par exemple, au sein de notre quartier général, un char israélien a tiré sur l’une des tours de surveillance où se trouvaient des casques bleus.

Que constatez-vous s’agissant du cessez-le-feu ?

C’est un accord de cessation des hostilités conclu entre les États-Unis et la France. Le Liban et Israël ont convenu de le respecter. Le cessez-le-feu est distinct de la résolution 1701. D’une certaine manière nous participons au mécanisme mais notre rôle reste attaché au respect de la résolution 1701, même s’il y a un certain chevauchement avec le cessez-le-feu. Mais nous nous concentrons uniquement sur le Liban du Sud.

Israël a annoncé qu’elle conservait cinq positions au-delà de la ligne bleue. N’est-ce pas une violation de la 1701 et du cessez-le-feu ?

Je ne parlerai pas du cessez-le-feu, mais je veux être très claire : c’est une violation évidente de la résolution 1701. Nous l’avons dénoncé publiquement.

Comment parler de reconstruction vu l’état des lieux ?

Je ne sais pas si c’est une question pour les soldats de la paix. Si nous revenons à notre niveau normal d’activités et de patrouilles, les destructions que nous voyons sont immenses dans les villages. Nous travaillons également à dégager les routes parce que nous devons accéder aux zones le long de la ligne bleue, à nos bases, et nous devons soutenir l’armée libanaise dans son déploiement. Ce qui doit aussi permettre à la population de se déplacer.

Nous devrons examiner comment mieux soutenir les communautés, car bon nombre des projets que nous avons réalisés auparavant concernaient les infrastructures, l’énergie solaire, l’eau. Malheureusement, une grande partie a été détruite, il y a donc beaucoup de besoins et les soldats de la paix ne sont pas les mieux placés pour le faire. Notre travail humanitaire consiste à soutenir les fonds et les programmes des agences des Nations unies.

Mais vous ne pouvez pas empêcher le Hezbollah et Israël de violer la résolution 1701 ?

Les casques bleus ont découvert des dizaines de caches d’armes, en fait, qui sont des violations de la résolution. Nous avons, bien sûr, vu la présence des forces israéliennes. Nous avons assisté à des frappes aériennes et des survols de drones et d’avions de chasse par les forces israéliennes.

Ce sont également des violations de la résolution 1701, des deux côtés. Mais en termes d’attaques, c’est l’armée israélienne qui en a fait le plus. Les soldats de la paix sont là pour surveiller et signaler les violations au Conseil de sécurité, et non prendre des mesures pour les empêcher.

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