Syrie : Donald Trump change d’optique et lève les sanctions
Faut-il y voir une nouvelle prise de distance de Donald Trump avec Benyamin Netanyahou, alors que le premier effectue une tournée au Moyen-Orient – sa première visite à l’étranger depuis son retour à la Maison Blanche – sans passer par Israël ?
En tout cas, l’attitude du président américain à l’égard de la Syrie tranche avec celle du premier ministre israélien. Si ce dernier a lancé de nombreuses opérations militaires sur le sol du pays voisin depuis la chute du régime Assad, fin 2024, Donald Trump multiplie les signes d’apaisement et de rapprochement.
Mercredi à Riyad, il a rencontré pendant une demi-heure Ahmed al-Charaa, le président syrien par intérim, au lendemain de l’annonce de la levée des sanctions contre Damas. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a participé à cet entretien et, selon l’agence de presse officielle turque, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est joint par Internet à la conversation.
Un « tournant décisif » selon Damas
Les deux puissances avaient réclamé ces derniers mois la fin des sanctions internationales imposées à la Syrie depuis 1979 et renforcées après la répression à partir de 2011 par Bachar al-Assad des manifestations en faveur de la démocratie, dans le contexte des printemps arabes. Donald Trump a estimé que cette décision allait « donner (à la Syrie) une chance de grandeur », une allusion peu subtile à son propre slogan « Rendre sa grandeur à l’Amérique ».
Le nouveau pouvoir syrien s’est félicité de ce « tournant décisif » effectué malgré les réticences de Tel-Aviv. La levée des sanctions signifie que « Washington a accepté les garanties de l’Arabie saoudite pour légitimer la nouvelle administration syrienne », selon Rabha Seif Allam, du Centre d’études politiques et stratégiques d’al-Ahram au Caire, citée par l’AFP.
Elle permettra à Damas de « recevoir les financements nécessaires pour relancer l’économie, imposer l’autorité de l’État central et lancer des projets de construction avec le soutien clair du Golfe », a-t-elle ajouté.
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