Volodymyr Zelensky a annoncé jeudi 18 septembre avoir rendu visite à des soldats dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, épicentre des combats contre l'armée russe. Une région où la bataille de Pokrovsk, notamment, fait rage. La ville est un point hautement stratégique, un verrou que Kiev ne veut absolument pas voir tomber aux mains des troupes de Moscou, comme l'expliquent des soldats de retour du front que franceinfo a rencontrés.
Valery boite bas, sa démarche et ses mots témoignent de la violence des combats. "C'est la merde absolue, lâche-t-il. On manque d'hommes, on manque de drones. Les Russes avancent pas à pas. On les contient tant qu'on peut, au prix de nos vies."
Son camarade Andrei, blessé au bras, explique que les Ukrainiens ne contrôlent plus qu'une seule route d'accès à la ville, totalement évacuée sous la pression des Russes. "Ils ont toujours la même tactique, ils aiment bien nous prendre en tenaille, décrit-il. Ils essaient de couper la route. Ce serait la plus grande perte pour nos mouvements, pour nos ravitaillements et nos approvisionnements en armes."
Un objectif majeur pour les Russes
D'après le président Zelensky, 100 000 soldats ennemis sont autour de Pokrovsk. Andrei veut croire que les Ukrainiens peuvent encore les repousser. "Si les Russes lancent une grande offensive, ils auront d'énormes pertes, assure-t-il. Avec une concentration de troupes si importante dans un si petit espace, notre artillerie pourra travailler efficacement contre eux."
Mais Petro sait que Moscou en fait un objectif majeur en vue d'hypothétiques négociations. "Le plan des Russes, ce n'est pas seulement de prendre Pokrovsk, leur objectif, c'est de s'emparer de toute la rive gauche du fleuve parce qu'ils considèrent que c'est leur territoire." Cela fait des mois qu'on la dit au bord de l'effondrement : Pokrovsk tient, mais pour combien de temps ?