« Le sionisme est une idéologie basée sur le suprémacisme et le racisme » : rencontre avec Ofer Cassif, député communiste israélien

En mars 2019, la commission électorale centrale israélienne interdit à Ofer Cassif de se présenter au scrutin parlementaire, prévu un mois plus tard, en raison de déclarations jugées provocantes. C’est la première exclusion individuelle en politique en Israël. Une décision annulée par la Cour suprême. Ofer Cassif, qui se trouve en 5e position sur la liste conjointe Hadash-Ta’al, est élu pour la première fois député en avril 2019.

Juif et communiste, il met son savoir et son talent au service de la lutte contre l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens et pour un Israël non sioniste. Il dérange. En avril 2021, il est violemment frappé par des policiers israéliens. Il a condamné l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 mais dénonce la politique génocidaire du gouvernement Netanyahou. Pour cela, il a été suspendu à plusieurs reprises de son mandat de député. Ofer Cassif sera à la Fête de l’Humanité.

Comment s’est passée votre jeunesse en Israël ?

Je suis né en 1964 dans une ville appelée Rishon, pas très loin de Tel-Aviv. J’ai grandi dans une famille de la classe moyenne. Mes grands-parents et mes parents étaient alors associés aux idées du parti travailliste sioniste. J’ai suivi un enseignement classique, ou plutôt, un lavage de cerveau classique, rien de vraiment spécial. J’ai commencé à m’intéresser à la politique très jeune.

Vers 15 ans, j’ai rejoint un mouvement de jeunesse associé à la gauche sioniste, Hashomer Hatzair. J’ai aussi, pendant un temps, adhéré au mouvement de jeunesse d’un parti plus à gauche, en marge de la gauche sioniste. Vers 18 ans, j’ai fait mon service militaire, dans une unité qui combinait combat et travail dans un kibboutz.

J’ai servi un peu plus de trois ans. Tout au long de mon service, mes opinions ont commencé à s’orienter vers la gauche. À mon arrivée à l’université, au début de la première Intifada, en 1988, je devais aller comme réserviste à Gaza, mais j’ai refusé. J’ai ainsi été le premier soldat emprisonné pour avoir refusé de servir.

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